Union africaine : du pain sur la planche

Le 30e sommet des chefs d’Etat a mis en relief la nécessité de trouver des solutions aux crises en RCA, au Soudan du sud et en RDC.
(Cameroon Tribune) Le 30e sommet de l’Union africaine s’est achevé hier à Addis-Abeba. Au terme des travaux, le président rwandais, Paul Kagame, a succédé officiellement à son homologue guinéen, Alpha Condé, à la présidence tournante de l’organisation panafricaine. Le nouveau président hérite de l’agenda de son prédécesseur où les dossiers de crises à régler sont nombreux.

Pendant les travaux du 30e sommet des chefs d’Etat, trois crises ont été mises en relief :
la crise au Soudan du Sud, la situation en République démocratique du Congo et le Mali où la mise en œuvre de l’Accord de paix d’Alger tarde à produire des effets.
Le nouveau président en exercice de l’Union africaine devra s’employer à trouver des solutions pérennes à ces crises  auxquelles on peut ajouter le climat de chaos persistant en Libye. Dans la gestion de ces dossiers, Paul Kagamé pourra compter sur le soutien du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui s’est montré particulièrement volontariste pour la résolution rapide des crises.
Au sujet du Soudan du sud par exemple, le Tchadien n’a pas mâché ses mots. «On y voit une violence insensée, que les belligérants infligent avec des cruautés indicibles. Le moment est venu d’imposer des sanctions à ceux qui font obstacle à la paix», a-t-il lancé à la tribune de l’UA. Moussa Faki Mahamat a affiché la même verve au sujet de la RDC et du Mali. Pour lui, le temps de l’action est venu.
Paul Kagamé devra en outre veiller à la mise en œuvre de la réforme de l’organisation dont il a été un des principaux concepteurs. La première étape de cette réforme porte sur la question de l’indépendance financière de l’organisation.  L’Union africaine a besoin d’argent. D’où ce projet d’une taxe de 0,2 % sur les produits importés par les pays africains.
Jusqu’ici, seuls 20 pays sur 55 appliquent cette mesure. Pendant son mandat, le président en exercice aura la lourde tâche d’amener les autres pays à se conformer à cette résolution du sommet des chefs d’Etat. Par ailleurs, le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique)  change de nom.
Il devient l’Agence de développement de l’Union africaine. C’est la matérialisation de la volonté de rendre plus opérationnel cet organe de planification et de coordination des projets de développement en Afrique. Paul Kagamé devra ainsi veiller à l’implémentation de la nouvelle vision.
Simon Pierre ETOUNDI

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