Ministère des Finances: Le financement de la PME au centre des préoccupations

MINFI CA(MINFI)La Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances,  qui s’ouvre le  31 janvier 2018 au Palais des Congrès de Yaoundé,  va également s’appesantir sur la consolidation du budget 2018 en relation avec le programme triennal en cours de mise en œuvre.

Comment réussir le programme économique et financier en cours en consolidant le budget de l’exercice 2018 et en finançant la PME ? Cette question est au cœur des travaux de la Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances qui s’ouvre au Palais des Congrès  de Yaoundé le mercredi 31 janvier
2018.

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Alamine Ousmane Mey, MINFI
La rencontre sera présidée par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey.  Pendant deux jours, les participants vont approfondir la réflexion sur les voies et moyens d’optimiser la mobilisation des ressources internes en vue d’assurer une mise en œuvre efficace des directives présidentielles relatives au paiement de la dette due aux petites et moyennes entreprises (PME), dans la perspective d’une exécution réussie du programme économique et financier triennal 2017-2019. Programme qui a fait l’objet d’un accord conclu entre le Cameroun et le Fonds monétaire international (FMI)  le 26 juin 2017.

La première journée des travaux de la Conférence va s’articuler autour de deux tables rondes en liaison avec le thème central des assises. Un panel va notamment s’appesantir sur la consolidation budgétaire à l’aune du programme économique et financier, et un autre va questionner les mécanismes d’accompagnement de la PME par l’Etat. Les réunions sectorielles qui suivront vont permettre  aux différentes structures de décliner la feuille de route du ministère des Finances en termes de programmes de travail annuels pour l’exercice 2018.

Quant à la seconde journée, elle donnera lieu à la restitution des travaux de la Conférence et à la présentation des vœux de nouvel an au ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey et au ministre délégué, Elung Paul Che.

Résultats satisfaisants

Il faut rappeler que l’accord triennal en faveur du Cameroun, d’un montant de plus de 415 milliards de F CFA, vise à accompagner les efforts déployés par le pays pour rétablir la viabilité extérieure et budgétaire et jeter les bases d’une croissance durable, inclusive et tirée par le secteur privé. Le 20 janvier 2017, le Conseil d’administration du FMI a achevé la première revue de l’accord conclu avec la Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de cette revue a ouvert la voie au décaissement de 117,2 millions de dollars US (environ 65 milliards de F CFA), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à environ 292,9 millions de dollars US (soit 162 milliards de F CFA).
 A l’issue des délibérations du Conseil d’administration du FMI le 20 janvier dernier, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré que les résultats enregistrés par le Cameroun dans le cadre de l’accord appuyé par la FEC ont été globalement satisfaisants. Il a ajouté que les autorités maintiennent leur engagement résolu en faveur du rééquilibrage budgétaire et le budget 2018 est conforme aux objectifs du programme. Cependant, relève le directeur général adjoint du FMI, il pourrait s’avérer difficile de réaliser les objectifs de déficit dans un contexte de recettes inférieures aux prévisions et de tension en matière de dépenses en 2018 et 2019.

Le financement de la PME au centre des préoccupations

VERBATIM

Les responsables des principales structures concernées par l’exécution budgétaire s’expriment à l’occasion du lancement du budget 2018. 

DGTSylvester MOH TANGONGHO, Directeur Général du Trésor de la Coopération Financière et Monétaire.

I.Sur l’état de la trésorerie
La trésorerie est bonne dans la mesure où en fin d’année, précisément le 29 décembre 2017, nous avons reçu des appuis qui étaient attendus dans le cadre du programme économique et financier avec le Fonds Monétaire International (FMI) et les autres bailleurs. Au total, nous avons reçu plus de 260 milliards de ces appuis auxquels il convient d’ajouter les autres recettes effectuées en fin d’année. Ce sont tous ces éléments qui nous permettent d’affirmer que la situation de la trésorerie de l’Etat est maitrisée. "
   
II.Sur les mécanismes de financement du budget prévus dans la loi de finances.
" La loi de finances 2018 autorise les émissions de titres à hauteur de 260 milliards. Il y a notamment les émissions de titres de long terme ainsi que les bons du trésor. Généralement, les bons de trésor qui sont émis tout au long de l’année s’élèvent à 100 milliards. On peut donc dire que les titres quant à eux tournent autour de 150 et 200 milliards. Sur cet aspect justement, je dois dire que notre expérience des interventions sur le marché depuis 2010 nous a fait comprendre qu’il faille s’y prendre très tôt. Généralement, nous allons sur le marché vers le mois de septembre, octobre, parfois quand les entreprises sont entrain de clôturer l’exercice. L’expérience montre qu’il faut pourtant y aller plus tôt. C’est pourquoi cette année, nous avons l’intention d’aller sur le marché, au plus tard avant le mois de juin pour l’emprunt obligataire. "
    
DGBCyrill Edou Alo’o, Directeur Général du Budget.

Sur les raisons de l’augmentation du budget 2018 par rapport à celui de 2017 malgré la conjoncture défavorable.

" Cette augmentation n’est nullement inhérente aux défis à relever. Elle s’est adossée sur des motivations objectives qu’il me plait de partager avec vous.
Déjà, le Cameroun a une grande tradition de recouvrement. Vous êtes sans ignorer que nous recouvrons régulièrement nos recettes à des niveaux assez satisfaisants. Si vous passez en revue le trend des cinq, voire dix dernières années, vous verrez que nous nous situons toujours au – dessus de 95% de taux de recouvrement. Ça signifie mécaniquement que nous n’avons pas de problèmes à ce que tout au moins le budget soit égal à celui de l’année antérieure.
Le second indicateur est l’effet croissance. Nous ne sommes pas en récession. Nous avons un taux de croissance projeté à 4,2% contre 3,7% en 2017. Celle-ci est en augmentation. Les recettes étant majoritairement assises sur l’activité, mécaniquement, l’effet croissance doit jouer et impacter positivement les recettes fiscales qui forcément augmentent par rapport à l’année dernière. "
    
M. FONGOD Edwin NUVAGA, Directeur Général des Douanes
DGDSur les nouvelles mesures douanières contenues dans la loi de finances 2018.
" Dans la loi de finances 2018, l’on retrouve pas mal de mesures douanières. Celles – ci visent à la fois à élargir l’assiette fiscale et à améliorer le climat des affaires au Cameroun. 
S’agissant des mesures visant à améliorer le climat des affaires, une emphase a été mise sur les véhicules d’occasion qui comme vous le savez, sont prisés au Cameroun. Nous avons ainsi constaté que la moyenne d’âge des véhicules importés au Cameroun est de 18 ans. En principe un véhicule de cet âge ne devrait plus circuler. Aussi, pour encourager les Camerounais à acheter les véhicules un peu plus jeunes, l’Etat a décidé de donner la possibilité à certains entrepreneurs ou à certaines entreprises d’ouvrir des foires de véhicules dans les agglomérations de leur choix (Yaoundé, Douala, Bafoussam, Limbé, Garoua). Celles – ci seront encadrées par ce qu’on appelle en jargon douanier un entrepôt parce que les marchandises y entrent en exonération temporaire des droits et taxes. Ainsi, toute personne voulant acquérir un véhicule peut s’y rendre, faire son choix, tester, payer les frais avant de se rendre à la douane pour s’acquitter des obligations y relatives. Les étrangers ont également la latitude d’entrer au Cameroun pour acquérir des véhicules et ressortir pour s’acquitter du payement des droits et taxes dans son pays d’origine. Il convient de relever que les véhicules entreposés seront exonérés des droits et taxes. Cela est fait pour accompagner les Camerounais moyens en leur facilitant l’acquisition de véhicules moins âgés pour une meilleure sécurité routière dans notre pays ".

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