Être un bon leader, c'est avoir une présence exécutive
Par
De
plus en plus, les gestionnaires que je forme veulent savoir ce que l’on
entend par «présence exécutive». Ici entre en jeu, d'après moi, la
maîtrise de soi.Je ne parle pas de freiner votre énergie ou de la bloquer, bien au contraire. Mais vous ne pouvez pas débarquer devant un comité exécutif, un comité de vérification ou un comité d’opérations en exprimant votre énergie
de la même manière que devant votre équipe de tennis avant un match de qualification.
Dans un contexte exécutif, c’est votre langage non verbal qui va transformer votre énergie en présence.
> La posture
Quand on observe les bons communicateurs, on remarque que leur centre de gravité est… au centre. Ils sont solides sur leurs pieds, paraissent en parfait équilibre, en parfait contrôle de leur espace.
Une posture rigide donne l’impression que vous êtes rigide, une posture avachie que vous êtes indifférent. Des épaules rondes, un dos voûté n’inspirent pas le dynamisme. Un menton toujours relevé vous donnera l’air hautain.
> Le regard
Dans mes camps d’entraînement, les participants sont filmés lors de présentations et de jeux de rôles. Fort souvent, ces petites captations vidéo sont autant de moments de vérité qui changent quelque chose pour la vie.
En ce qui concerne le regard, les gens s’aperçoivent qu’ils ne font que fixer une seule et même personne pendant toute la durée de leur prise de parole, à savoir la personne qui est la plus haute figure d’autorité ou, pire, leur patron immédiat. Bien sûr, il faut regarder la personne qui détient le pouvoir ultime, mais il convient de porter son regard sur les autres aussi.
Si on ne s’adresse qu’à une seule personne, les autres vont penser que ce que vous dites ne les regarde pas, et ils ne vous écouteront plus. Quand le temps viendra de prendre une décision, ces gens-là ne se prononceront pas en votre faveur; ils risquent plutôt de vous poser la «question qui tue» parce qu’ils ne se seront pas sentis inclus.
Votre regard doit donc être englobant, il doit inclure toutes les personnes présentes. Si votre patron immédiat fait partie de votre auditoire, vous ne fuirez pas son regard, évidemment, mais il faut faire sentir à travers vos yeux que vous êtes avant tout des partenaires.
> La voix
Un ton calme, posé projette l’image d’une personne en pleine possession de ses moyens. On a tendance à l’écouter.
S’il est facile de contrôler sa voix — hauteur, volume, ton, débit — quand on est la personne qui «mène le bal», cela peut devenir un peu plus difficile dans une période de questions, surtout quand on n’a pas réponse à tout, quand on fait face à de l’hostilité, ou encore quand on est déstabilisé par un imprévu.
Lorsque vous devez répondre à des questions, prenez le temps de bien les écouter et utilisez le ton juste pour donner votre réponse. Ne traitez pas les questions avec désinvolture — en les accueillant avec un sourire ironique, par exemple —, même si elles vous semblent insignifiantes, car cette attitude sape votre présence. Ne craignez pas le silence — nécessaire à la réflexion — dans le cas de questions plus difficiles.
> Rien ne sert de courir
Vous arrivez devant un comité où le climat est tendu et on vous demande d’abréger votre présentation. Avant de chercher où couper, comprenez que vous n’y êtes pour rien dans le climat qui est déjà installé et ne faites pas l’erreur de vouloir dérider l’atmosphère. Gardez plutôt le focus sur la raison qui vous amène là et installez-vous.
Prenez le temps de respirer, de vous recentrer, de dire qui vous êtes et pourquoi vous êtes là. Regardez les gens. Installez ensuite votre sujet : les grandes lignes, à haut niveau, ce que vous attendez des gens autour de la table. Si vous avez déjà fait un résumé de votre présentation, ce sera beaucoup plus facile.
Enchaînez ensuite avec votre présentation, en passant par-dessus les détails. Vous pourrez toujours les faire suivre après la réunion. Si votre présentation a été bien préparée, vous devriez savoir où couper.
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