Promotion du bilinguisme et du multiculturalisme: l’expérience suisse en partage

Nicoletta Mariolini, déléguée fédérale au plurilinguisme entame ce jour une visite de travail de cinq jours au Cameroun.
Responsive imageC’est un hôte de marque que le Cameroun a accueillie hier soir. Nicoletta Mariolini, déléguée fédérale suisse au plurilinguisme, un poste qu’elle occupe depuis le 1er août 2013, est en effet arrivée à Yaoundé à l’invitation de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM).
Cette dernière, dans son plan d’action
qui court de juin 2017 à décembre 2018, envisage en effet un échange d’expériences avec des structures similaires que l’on retrouve dans un certain nombre de pays à travers le monde. L’expérience suisse est en effet apparue intéressante pour les membres de la Commission que dirige Peter Mafany Musonge.
En effet, ce pays de l’Europe occidentale est constitué de quatre aires linguistiques : l’allemand, le français, l’italien et le romanche.  Des composantes linguistiques que l’on retrouve, selon les dernières statistiques rendues publiques en Suisse, et les proportions suivantes : 64% de germanophones, 23% de francophones, 8% d’italophones et 0,6% de romanches.
En juillet 2010, une ordonnance confédérale impose aux différents départements de l’administration fédérale ainsi qu’aux services de la chancellerie fédérale, le respect de quotas linguistiques dans les différents recrutements. Une mesure prise à la suite d’un certain nombre de déséquilibres observés dans ces différentes administrations.
La même ordonnance prévoit également la création d’un poste de délégué au plurilinguisme. Celui-ci a pour mission principale de rétablir l’équilibre des langues dans une administration fédérale où il est admis que trois langues (allemand, français et italien) sont les plus usitées.
Le délégué au plurilinguisme doit notamment veiller à ce que le cadre recruté dans une administration dispose de « connaissances actives » de deux langues officielles et « passives » de la troisième.
De même, il est question d’encourager l’ensemble des employés de l’administration fédérale à suivre des cours de langue. Il est en outre question de la promotion des minorités linguistiques. C’est donc dans ce contexte que naît cette structure qui est dirigée depuis bientôt cinq ans par cette diplômée en médiation sociale de l’université catholique de Milan en Italie. Nicoletta Mariolini est une ancienne élue au Parlement de l’un des cantons de son pays.
Celle que l’on présente comme « l’ambassadrice des minorités » est la deuxième personnalité à occuper le poste de délégué au plurilinguisme depuis la mise sur pied de cette structure.
Elle arrive au Cameroun au moment où la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme est engagée dans un processus de concertations avec des structures similaires de pays vivant l’expérience du bilinguisme, comme c’est le cas de contacts noués avec le haut-commissariat du Canada au Cameroun, ou dans le domaine multiculturel.
Durant son séjour qui prend fin le 26 janvier prochain, elle aura de nombreux échanges avec des autorités camerounaises.
Jean Francis BELIBI

Commentaires