Le riz Camerounais se vend à l’Afrique

Par Jocelyne NDOUYOU, Cameroon Tribune, 23-10-2013

Les produits de la riziculture nationale ont été dévoilés mercredi aux participants du 3e congrès sur cette denrée en Afrique.

« Des journalistes disent que le Cameroun ne produit pas de riz. Qu’ils viennent voir ce qui est présenté ici et aillent le dire aux populations. Posez toutes les questions que vous voulez aux producteurs », a lancé Madeleine Tchuinte, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi) hier à Nkolbisson. Elle a lancé cette boutade alors qu’elle visitait les stands exposant le riz made in Cameroon, en compagnie des ministres malien et sénégalais de l’Agriculture, à l’occasion de la journée Cameroun organisée dans le cadre du 3e congrès sur le riz en Afrique. Une journée consacrée à la riziculture au Cameroun, de la recherche à la production. Et tous les acteurs concernés ont donné à voir.

Riz paddy (non décortiqué), riz blanc, riz étuvé, riz complet, riz pour diabétiques, sont les produits bruts exposés à l’esplanade de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). Dans les produits dérivés, les transformateurs ont fait découvrir la farine pour les pâtisseries (biscuits, beignets, gâteaux exposés sur place), la semoule, la bouillie, le jus, le malt, le whisky, le son (pour l’alimentation du bétail), etc. Et les visiteurs ne se sont pas fait prier pour déguster tous ces aliments à base de riz. « Je ne savais pas qu’on pouvait consommer du riz autrement qu’en grain et je suis agréablement surprise par ce que je découvre ici. En plus c’est très bon », affirme Mariam T. étudiante, en croquant un biscuit. Les grands producteurs ont également saisi cette occasion pour faire de bonnes affaires, donnant l’occasion aux Camerounais qui ne connaissent pas la saveur du riz local de la découvrir. En effet, toutes les qualités du riz local ont été vendues sur place, dans des conditionnements divers (2 kg, 5 Kg, 25 kg et 50 kg) à des prix compris entre 1000 F et 18 000 F. Les ventes se poursuivent d’ailleurs tout au long du congrès qui s’achève ce jour.
Une production qui bien qu’elle ne soit pas visible partout à travers le pays, est le fruit des prouesses de la recherche. C’est pourquoi le ministre a elle-même présenté à ses hôtes quelques variétés de riz mises au point à l’Irad. Lesquelles variétés ont par exemple permis de développer la riziculture dans des milieux où les gens n’y croyaient pas. « Nous sommes allés par exemple à Mvangane dans le Sud du pays et avons mis sur pied des plantations irriguées où on a commencé à avoir les premiers résultats au bout de trois mois », a-t-elle expliqué. D’où la nécessité de vulgariser les résultats de la recherche auprès des producteurs, pour booster la production nationale, entre autres solutions.

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