Le cadre légal de Production de biocarburant en examen

Par Jocelyne NDOUYOU-M., Cameroon Tribune, 09-10-2013

Un  atelier s’est tenu mercredi à Yaoundé pour permettre aux parties prenantes de proposer les conditions d’exercice de cette activité.

Le Cameroun n’est pas encore parmi les pays producteurs ou consommateurs de biocarburants (carburants produits à base de végétaux), mais des expérimentations dans ce domaine sont en cours dans le pays. Et dans un contexte où de nombreuses voies s’élèvent pour présenter les risques que la production massive de cette denrée pourrait avoir sur la vie d’une manière générale, il est nécessaire pour le pays de bien encadrer cette activité avant qu’elle entre dans sa phase productive.
C’est pourquoi des représentants de pouvoirs publics, des chercheurs, des membres de la société civile, se sont retrouvés hier à Yaoundé pour analyser les conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun. C’était dans le cadre d’un atelier. Il s’agissait pour les participants de discuter des conditions de développement des biocarburants en cours au Cameroun et d’identifier les domaines prioritaires pour la mise en œuvre d’une réglementation.
En effet, le biocarburant a  pour matières premières des aliments tels que le maïs, le sésame, la canne à sucre, le manioc, l’huile de palme, le blé, etc. Si ces aliments sont utilisés en grande quantité pour produire ce carburant biologique, cela pourrait réduire la part destinée aux hommes.  C’est pourquoi, avant que l’activité ne prenne de l’ampleur au Cameroun, il faut par, exemple, s’assurer que les aliments produits ne seront pas détournés de la consommation humaine pour des usines, a expliqué Elisa Calcatera, experte venue de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne en Suisse, qui avec l’Agence suisse de coopération, soutient le gouvernement dans l’élaboration et la mise en application des lois et politiques dans ce secteur. Ce risque est aussi valable pour l’environnement, car de vastes parcelles de forêts pourraient être détruites pour développer des plantations destinées à la production du biocarburant. « Nous devons également nous assurer que les espaces réservés à la culture de consommation ne seront pas pris en otage par les producteurs de biocarburants », a ajouté Duranda Ndongsok, de l’entreprise S2 Services, retenue pour mener une étude au Cameroun.
Pour l’heure au Cameroun, la production de biocarburants est encore dans une phase expérimentale.

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