Des opportunités à exploiter des Changements climatiques pour l’Afrique
Par Yvette MBASSI, Cameroon Tribune, 21-10-2013
Elles ont été exposées lundi à Addis-Abeba, à l’ouverture de la 3e Conférence annuelle relative au phénomène.
Politiques,
chercheurs, membres de la société civile, agriculteurs, éleveurs,
représentants de la jeunesse et de diverses communautés africaines sont
réunis depuis lundi dans la capitale éthiopienne.
C’est dans le cadre des travaux de la troisième Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-III).
La rencontre qui, porte sur le thème « L’Afrique en croissance : les
opportunités du changement climatique peuvent-elles conduire le
continent vers un développement transformatif ? », est organisée par le
programme Climat pour le développement en Afrique (ClimDev-Afrique).
Les
deux premières conférences ont permis d’attirer l’attention sur
l’importance des changements climatiques et leurs effets sur le
développement. En effet, la vulnérabilité des pays africains face aux
risques climatiques a été démontrée. A titre d’exemple, le
rétrécissement du Lac Tchad, la fonte des neiges du Mont Kilimandjaro,
l’avancée du désert, l’élévation du niveau de la mer, la multiplications
des pluies diluviennes et des inondations, entre autres, témoignent de
la gravité de la situation. Après ces deux premières étapes, il est
temps selon les participants réunis à Addis-Abeba d’aider le continent à
exploiter les opportunités uniques auxquelles il fait face. Tout en le
mettant en position d’influer sur les négociations et résultats y
relatifs.
L’on
estime actuellement la croissance moyenne du PIB à 5% environ en
Afrique. Elle devrait donc dépasser l’Asie d’ici 2050. C’est d’ores et
déjà le continent dont la croissance est la plus rapide au monde, en
dépit d’une économie mondiale mise à mal. « Pourtant on continue de
traiter l’Afrique avec condescendance et à la considérer comme une
victime des changements climatiques et non comme un contributeur à la
solution. C’est comme si le débat sur le climat se réduisait aux moyens
pour nous de nous adapter à ce que d’autres provoquent », a dénoncé
Carlos Lopes, secrétaire général adjoint de l’Onu et secrétaire exécutif
de la CEA dans son discours d’ouverture. Du coup, une stratégie en six
points a été proposée aux participants.
Il
s’agit premièrement de faire adopter à l’Afrique des technologies vertes
et non polluantes, grâce notamment à l’énergie solaire. Puis,
d’investir dans la climatologie, les services et la production de
données de grande qualité. De manière à faciliter le développement de
systèmes d’alerte précoce sur l’impact des changements climatiques.
Ensuite, l’amélioration des capacités institutionnelles et politiques
par une synergie d’action entre climatologues, chercheurs en sciences
sociales, économistes, décideurs… constitue une clé non négligeable.
Investir dans l’élargissement des partenariats Sud-Sud, l’agriculture
africaine, le tourisme et la biodiversité sont d’autres sources à
explorer.
La
CCDA-III se tient alors qu’aucun accord n’a été trouvé au sujet d’un
compte « pertes et préjudices », malgré des négociations qui durent sur
le climat depuis 21 ans. A la veille de la 19e Conférence des
Parties prévue à Varsovie en novembre prochain, le continent entend
resserrer les rangs et peser de sa voix sur les débats. En exigeant
notamment que soient financées des recherches sur les pertes et
préjudices découlant des catastrophes liées aux changements climatiques.
Commentaires
Enregistrer un commentaire