Les premiers clients attendus à la Banque des PME
Par Félicité BAHAN, Cameroon Tribune
Seuls
les promoteurs des Petites et moyennes entreprises et de l’artisanat
peuvent déjà passer au guichet pour ouvrir leurs comptes bancaires.
On
parle ici d’ouverture technique. Mais selon Agnès Ndoumbè Mandeng,
directeur général de la banque des PME (BCPME), « on aurait tout aussi
bien pu dire ouverture solennelle. Mais, il s’agit d’un projet du chef
de l’Etat
et il lui revient de décider de l’inauguration solennelle ».
Par ailleurs, ce démarrage participe d’un besoin de recrutement. « On
ouvre nos guichets ce lundi pour que les PME viennent ouvrir des comptes
et faire des dépôts. Il nous faut des rentrées de fonds en attendant
que l’Etat nous apporte un soutien éventuellement et que nous-mêmes
allions chercher de l’argent auprès des partenaires, afin d’octroyer des
crédits et supporter nos charges », ajoute la patronne de la banque.
Période de rodage
En
matière bancaire, il existe toujours une période dite de rodage. La
banque des PME va faire de l’intermédiation financière, recevoir des
dépôts du public-cible et mettre le tout dans une cagnotte avant
d’octroyer des crédits. « Ce ne sont pas les 10 milliards F de capital
qui nous ont été donnés que nous allons distribuer. Il faut d’abord
recruter des PME qui viennent faire des dépôts qui serviront à l’octroi
des crédits », explique la DG. Pour elle, la période de rodage est
assimilée à un temps de latence. « A l’ouverture, on établit la
relation-client, on l’observe, on lui fait confiance jusqu’à un certain
moment avant de lui octroyer des crédits. On ne le fait pas dès le
premier jour. Il ne faut donc pas que les gens se trompent. Ce sera
étape par étape », précise notre source.
Ouverte exclusivement aux PME
Seules
les PME peuvent ouvrir un compte à la BCPME et prétendre à un crédit.
« Nous sommes exclusivement orientés vers la PME parce que le
gouvernement s’appuie sur le dynamisme de cette cible pour donner une
certaine vitalité à notre économie. Il fallait donc un regain d’intérêt
et une attention particulière aux PME ». Selon notre source, « si on
admet les particuliers, ça dilue un peu, comme ce qui a été fait au
niveau du crédit agricole à l’époque. On a admis des fonctionnaires et
finalement, on n’a pas financé l’agriculture. Nous, nous sommes une
banque dédiée à la PME ».
Sortir du secteur informel
La
dualité de l’économie camerounaise oblige à parler du secteur informel.
Mais, au niveau de la BCPME, le directeur général rappelle que le
gouvernement a mis au préalable une structure en place : l’Agence de
promotion des petites et moyennes entreprises. « C’est un laboratoire
qui valorise la PME et la formalise. Les PME représentent 95% du tissu
entrepreneurial camerounais. Elles doivent donc d’abord se formaliser
avant de s’amener à la banque. Nous voulons avoir à faire à des
entreprises qui sont déjà structurées aux niveaux fiscal et
administratif ». Les PME du secteur informel doivent donc d’abord se
structurer. « D’où l’attelage financement-structuration. L’agence de
promotion des PME n’a pas été créée pour rien », assure Agnès Ndoumbè
Mandeng. Elle relève cependant que de plus en plus, les PME locales
migrent vers l’économie formelle.
Critères d’éligibilité aux crédits
Ils
sont déjà établis. « Mais seulement, il y a la période de latence qui
fait qu’on ne peut pas encore octroyer des crédits le premier jour ».
Néanmoins, tous les produits de la banque sont déjà élaborés : les
garanties et les critères d’éligibilité selon la segmentation de la
cible, c’est-à-dire les PME. « Nous avons défini des montants-plafonds,
également fonction des produits souhaités. Par exemple l’affacturage,
les crédits-bail, les garanties, les financements des bons de commande
ou des marchés publics, etc. ». Des flyers et autres supports
d’informations sont en cours de préparation, pour plus de détails.
Un volet accompagnement
C’est
en cela que la BCPME diffère des autres banques. Tout commence en amont
avec la structuration, via l’Agence de promotion des PME. « Au niveau de
la banque, en soutien à nos financements, on va accompagner la PME en
terme de conseil-écoute. Ce que les autres ne font pas ». A partir du
moment où il y aura un monitoring, ça réduira le risque de perte des
capitaux. « La BCPME est appelée à faire dans le conseil et
l’accompagnement. Les statuts sont clairs là-dessus. Nous avons pour
mission d’offrir des concours financiers aux PME et à ce titre, nous
sommes appelés à faire toutes les opérations de banque, toutes les
opérations connexes, toutes les prestations de services bancaires,
économiques et financiers d’appui au développement des PME. C’est dire
que le volet accompagnement est compris dans les statuts de la banque »
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