Astuces pour traquer la fraude des Impôts
Par Marilyne NGAMBO, Cameroon Tribune
Un
séminaire ouvert mercredi à Yaoundé pour former les inspecteurs
vérificateurs à l’échange d’informations sur les multinationales
frauduleuses.
Les
techniques d’évasion et de fraude fiscales aujourd’hui, il y en a
tellement. Les achats fictifs, ventes et prestations de service fictives
participent de la fraude fiscale internationale. Et ce n’est pas tout.
Pour Ervice Tchouata, analyste
en politique fiscale, l’industrie de la
fraude améliore chaque jour ses techniques. L’exemple le plus connu
jusqu’ici est celui des sociétés dites « véhicules ». « Ces entreprises
vont dans un pays étranger créer une société qui en réalité n’y
accomplit aucune activité. Puis, elles se rendent dans un autre Etat
faire valoir des charges qui sont passées en déduction et diminuent
l’impôt sur les sociétés dans ce pays au profit d’un autre pays où il
n’y a aucune imposition », explique l’analyste. En général, les
entreprises qui font de l’évasion fiscale ne déclarent pas le revenu dû
parce qu’une partie de celui-ci est évadé, dissimulé pour être logé dans
des pays étrangers. Ce genre d’entreprises se retrouve également au
Cameroun. Seulement, les inspecteurs-vérificateurs en charge du contrôle
de ces multinationales ne disposent pas toujours de renseignements sur
les pratiques fiscales de ces entreprises.
C’est
dans ce contexte qu’un séminaire s’est ouvert mercredi à Yaoundé sur le
thème : « L’échange de renseignements comme moyen efficace de lutte
contre la fraude et l’évasion fiscales internationales : le rôle des
inspecteurs-vérificateurs ». L’idée est de renforcer les capacités des
inspecteurs-vérificateurs en les aidant à pouvoir, au cours d’un
contrôle fiscal, enclencher la procédure pouvant les aider à obtenir le
bon renseignement auprès du bon interlocuteur à l’étranger. Une fois
l’inspecteur-vérificateur en possession de toutes les informations, il
va pouvoir apprécier l’exhaustivité de la situation fiscale du
contribuable et mieux lever l’impôt. Le séminaire de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) est donc l’occasion
de mieux outiller les responsables de l’administration fiscale
camerounaise. En effet, « grâce au travail du Forum mondial sur la
transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales de
l’OCDE, on est en train de remettre en cause un instrument qui a prêté
le flanc à la fraude : les titres au porteur », explique Ervice
Tchouata. Il s’agit d’un individu qui se dit associé ou actionnaire dans
une société sans que son nom n’y soit reconnu. « Ce genre de personnes
est très difficile à imposer parce que l’administration fiscale n’aura
jamais de renseignements sur son activité », ajoute-t-il. « L’échange de
renseignements apparaît donc comme un outil idoine et pertinent dans la
lutte contre la fraude et l’évasion fiscales », a rappelé le ministre
des Finances, Alamine Ousmane Mey, qui a présidé l’ouverture des travaux
de ce séminaire.
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