Journalistes culturels en réseau
Cette
ambition de professionnels africains réunis à Yaoundé du 15 au 17
juillet dernier veut donner à leur secteur plus de considération.
Un
regard jeté sur la santé du journalisme culturel dans d’autres pays
d’Afrique, pour se rendre compte que la réalité est la même. La culture
est et demeure l’enfant lésé des rédactions. Que ce soit en Afrique du
Sud,
au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Nigeria, en
Ouganda, au Sénégal ou encore au Zimbabwe, les espaces réservés au
secteur de l’art restent tout aussi réduits, dans la presse écrite, à la
radio et à la télévision. Des professionnels de médias issus des pays
cités se sont réunis à Yaoundé du 15 au 17 juillet dernier, pour
échanger leurs expériences, à la faveur d’une rencontre organisée par la
Cameroon Art Critics (CAMAC), en partenariat avec l’Institut Goethe.
Le but
avoué de cette première assise du genre, c’est la création d’un réseau
panafricain de journalistes culturels. L’assertion « l’union fait la
force » va donc au-delà de la parlotte, car ces journalistes sont réunis
pour promouvoir la culture de leur pays grâce à leurs articles diffusés
dans les pays des signataires. Pour Parfait Tabapsi, président de la
CAMAC, « on a pensé qu’on devrait trouver le moyen d’être en connexion
avec les autres confrères africains. Nous voulons nous mettre en réseau,
être toujours ensemble, et voir quels sont les types de projets à
envisager de manière transnationale, avec pour ambition de casser les
barrières linguistiques. La touche que nous voulons apporter, ce n’est
pas un cadre formel du type fédération d’associations. Notre vœu c’est
que les individualités que nous constituons aujourd’hui se mettent
ensemble pour sauver le journalisme culturel. Cela peut avoir des
répercussions sur les espaces attribués dans les médias à la culture, la
développer ».
En
attendant de meilleurs jours, les journalistes culturels s’en remettent
au numérique, si l’on s’en tient aux principaux témoignages. A travers
des blogs, des webradios, des webzines et autres sites Internet, ces
hommes et femmes passionnés de culture lui ouvrent une nouvelle porte de
sortie. S’ils ont trouvé une source de visibilité, les journalistes
culturels font face en général à un souci de plus. Comme l’ont souligné
les participants, appuyés par, Jörg Schumacher, délégué de la
communication à la maison mère de l’Institut Goethe à Munich, la
formation est une autre paire de manches. Comment rédiger une note
d’écoute ou de lecture, la critique d’une pièce de théâtre, d’un film ou
d’un spectacle de danse sans connaissances préalables ? Parmi divers
accompagnements dont ils bénéficient, le Goethe Institute leur procure
des ateliers de formation via ses différentes agences sur le continent.
Au terme des travaux vendredi dernier, les participants ont arrêté trois
projets autour de la formation et d’une plateforme en ligne pour
simplifier l’échange d’informations. Des projets à mûrir au cours d’une
deuxième phase de réflexion à venir entre la CAMAC et le Goethe.
Source: Cameroon Tribune
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