Cameroun : la success story des MC2, un réseau de microfinance chapeauté par Afriland First Bank
Elles
sont aujourd’hui 105 entités, dispatchées aussi bien dans les villes
secondaires que les zones rurales du Cameroun. Elles, ce sont les
Mutuelles communautaires de croissance (MC2), un réseau de micro-banques
parrainées par Afriland First Bank, un groupe bancaire à capitaux
majoritairement camerounais classé 2ème groupe bancaire en Afrique centrale
derrière le Gabonais BGFI.
Théorisées
par l’industriel camerounais Paul Kammogne Fokam (photo) dans sa thèse
de Doctorat en économie, puis mis en œuvre sur le terrain il y a environ
deux décennies, les MC2 ont déjà permis d’injecter environ 145
milliards de francs Cfa (221 millions d’euros) dans l’économie
camerounaise, surtout dans les zones rurales, a-t-on révélé dans
«Reussite», un magazine télévisé récemment diffusé sur la chaîne de
télévision à péage Canal plus.
En
effet, échaudés par des conditions d’accès aux crédits extrêmement
rudes dans les banques classiques, les petits agriculteurs, éleveurs,
tenanciers de débits de boissons et autres échoppes, et de plus en plus
les opérateurs économiques… ont trouvé en les MC2 un excellent palliatif
aux difficultés d’accès au crédit dans le pays. Ceci grâce à des taux
d’intérêt qui ne dépassent guère 15%, où certains établissements de même
type pratiquent des taux quasiment usuraires, selon un rapport de la
Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac).
Des collecteurs de dépôts pour Afriland
Mais,
selon ses concepteurs, les MC2 doivent davantage leur succès à leur
modèle de création et de fonctionnement. Il s’agit en effet d’un système
solidaire et autogéré, dans lequel c’est la communauté qui constitue le
capital, gère la micro-banque et seuls ses membres disposant d’un
compte dans les livres de la MC2 sont autorisés à recevoir des crédits.
Le
modèle s’avère d’autant plus efficace que, même dans les zones rurales
réputées pauvres, certaines MC2 revendiquent des taux de remboursement
des crédits de l’ordre de 85%, apprend-on. En cas de réduction de leurs
capacités d’intervention, ces établissements de microfinance ont la
possibilité de recourir au refinancement de leur banque mère qu’est
Afriland First Bank.
Grâce
au financement de l’économie rurale notamment, soutient Paul Kammogne
Fokam, le promoteur des MC2, ce réseau d’établissements de microfinance a
déjà permis de sortir directement un million de Camerounais de la
pauvreté, et plus de 4 millions de personnes indirectement. Dans le même
temps, selon des indiscrétions fiables, le réseau MC2 permet de
collecter environ 40% des dépôts d’Afriland First Bank, puisque chaque
MC2 dispose d’un compte dans les livres de la banque mère, et a
interdiction formelle de garder plus de 5 millions de francs Cfa dans
ses propres coffres.
BRM, Investir au Cameroun
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