Situation des PME: le gouvernement prend ses responsabilités

 L’intégralité du communiqué final ayant sanctionné la 9e édition du Cameroon Business présidée hier à Douala par le PM, Philemon Yang.

Résultat de recherche d'images pour "cbf 2018 cameroon"«Le Premier ministre, chef du gouvernement, Monsieur Philemon Yang, a présidé le lundi 12 mars 2018 à partir de 9h à Douala, la neuvième session du Cameroon Business Forum (CBF), sur le thème « Financement des petites et moyennes entreprises et développement du tissu industriel camerounais».

Y ont pris part, certains membres du gouvernement ainsi que les représentants du secteur privé, du corps diplomatique et des partenaires au développement.

La phase protocolaire de ces assises a été marquée
par trois allocutions, au terme du mot de bienvenue du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala.

Dans un premier temps, le président de la plateforme du secteur privé s’est félicité de la mise en place depuis l’année 2009 du Cameroon Business Forum. Il a fait savoir que cette instance d’échanges entre les acteurs du secteur public et du secteur privé a permis d’engager d’importantes réformes structurelles et d’améliorer le climat des affaires, malgré la persistance de difficultés qui entravent les performances des Petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises. il a souligné l’engagement des opérateurs économiques à mieux structurer leurs entreprises, en vue d’un secteur privé plus dynamique.

Prenons la parole à son tour, le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA) a plaidé pour la mise en œuvre de réformes audacieuses, susceptibles d’améliorer le classement du Cameroun à l’échelle internationale. Il a insisté sur la promotion du label « made in Cameroon », dans l’optique d’impulser le développement industriel et de favoriser l’essor des PME.

Dans son allocution d’ouverture, le chef du gouvernement a rappelé quelques avances enregistrées au cours de l’année 2017, dans le cadre de l’amélioration du climat des affairs au Cameroun. Il a mentionné à cet égart (i) l’opérationnalisation du compte séquestre dédié au remboursement des crédits de TVA ; (ii) la mise en place d’un système de transmission de quittances électroniques au niveau de la Direction des Grandes entreprises et des Centres des Impôts des Moyennes Entreprises ; (iii) l’encadrement juridique de la dématérialisation des procédures de passation de marchés publics. Le Premier ministre a souligné que les récentes directives du chef de l’Etat prescrivant le règlement prioritaire de la dette due aux PME ainsi que l’amélioration de leur accès au crédit bancaire confirment la détermination des pouvoires publics à optimiser l’accompagnement du secteur privé.

Au terme de cette phase protocolaire, les participants ont suivi la communication spéciale du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, dans laquelle il a invité les acteurs du secteur privé à prendre part au Commonwealth Business Forum, prévu le 16 au 18 avril 2018 à Londres au Royaume-Uni, afin d’accroître les opportunités d’investissements qui s’offrent à eux.

A l’entame du Forum proprement dit, le secrétaire permanent du Cameroon Business Forum a présenté le rapport des activités menées au cours de l’intersession. Il est globalement apparu que sur les 25 recommandations adoptées à l’issue de la 8e session CBF, seize (16) ont été exécutées, six (06) sont en cours d’exécution, deux (02) n’ont pas été mises en œuvre tandis qu’une recommandation a fait l’objet d’une requalification. Les efforts ainsi déployés par le gouvernement se sont traduits par l’amélioration du classement du Cameroun au Doing Business 2018, passant ainsi à la 166e à la 163e place sur 190 pays. Le secrétaire permanent du CBF a conclu son rapport en évoquant quelques perspectives d’actions, notamment l’élaboration d’un texte fixant les modalités de dématérialisation des actes d’urbanisme, la mise en place d’un système mobile de paiement sur la plateforme électronique du Guichet unique des opérations du commerce extérieur.

Dans la suite des travaux, le président du Syndicat des industriels du Cameroun a préconisé la consolidation des dispositifs mis en place par les pouvoirs publics en matière de lutte contre les produits hors normes et ceux issus de la contrebande. Il en est du Programme d’Evaluation de la Conformité Avant Embarquement des marchandises importées en République du Cameroun (PECAE), du Programme Halte au Commerce Illicite (HALCOMI) et des contrôles effectués par le ministère du Commerce. Il a enfin souligné la nécessité d’instituer le marquage de conformité sur les produits référencés.

Le ministre du Commerce a présenté la stratégie de promotion et de protection du tissu économique national, en précisant qu’elle est sous-tendue par divers instruments juridiques, notamment la loi du 5 août 1996 relative à la normalisation ; (ii) celle du 19 avril 2002 portant Charte des Investissements en République du Cameroun, modifiée par l’Ordonnance N°2009/001 du 13 mai 2009 ; (iii) la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun ainsi que (iv) la loi du 16 décembre 2013 régissant les Zones Economiques. Il a également précisé que le Plan Directeur d’Industrialisation constitue un outil majeur de cette stratégie, auquel se greffent diverses activités telles que la mise à niveau et la facilitation de l’accès des PME au régime préférentiel de la CEMAC et de la CEEAC.

Prenant à son tour la parole, le vice-président de la Plateforme des Organisations du secteur privé a évoqué la question du paiement de la dette intérieure due aux PME. Il a relevé que l’accumulation de cette dette contribue au ralentissement de la croissance économique et altère les performances des PME, avant de suggérer qu’un traitement adéquat de cette dette soit envisagé.

Les participants au Forum ont enfin suivi l’exposé du ministre des Finances, qui s’est appesanti sur le remboursement des crédits TVA aux PME, dans un contexte de programme économique et financier. Il a relevé que les facteurs limitant l’accès des Petites et Moyennes Entreprises au financement bancaire sont inhérents à leur structuration, à l’aversion au risque en matière d’octroi de crédit et aux contraintes liées à l’environnement judiciaire. Au regard de ces difficultés, le gouvernement a pris une série de mesures qui visent l’amélioration de la gouvernance des PME, la réduction de l’asymétrique d’informations, l’augmentation de l’offre de financement et la réduction des risques financiers.
S’agissant spécifiquement du remboursement des crédits TVA, le ministre des Finances a fait savoir qu’à la faveur de l’ouverture à la BEAC d’un compte séquestre dédié, plus de 82 milliards de FCFA ont été restitués aux entreprises en 2017 contre 58 milliards de FCFA en 2016. Cette démarche a par ailleurs permis de réduire considérablement le stock des crédits de TVA des exercices antérieurs, qui est passé de 51 milliards de FCFA au 31 décembre 2016 à 20 milliards de FCFA à la fin de l’année 2017.

Les échanges qui ont suivi ces exposés ont permis aux participants d’aborder diverses problématiques liées à l’amélioration de la vie économique et du climat des affaires. Il s’agit, entre autres, de la lutte contre la corruption et des détournements des deniers publics ; de la consolidation de la paix pour impulser le développement économique ; de l’ouverture du capital des entreprises publiques aux partenaires privés ; du renforcement de la professionnalisation des formations, afin de disposer de ressources humaines adaptées aux besoins des entreprises.

Les travaux se sont achevés à 15 h après l’adoption des recommandations articulées autour des différents axes de l’indice « Doing Business ».
 
Douala, le 12 mars 2018
Le secrétaire général des Services du Premier ministre.

Séraphin Magloire FOUDA

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