CBF 2018: Compétitivité des PME , les sillons de la performance, selon Louis Paul Motaze !

Dans un contexte marqué par la mise en œuvre du programme économique et financier du gouvernement, le financement des PME constitue un défi pour les créateurs de richesses qui, eux-mêmes, doivent selon le ministre des Finances, s’attaquer aux facteurs limitant de leur déploiement.
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(MINFI) «Les problématiques du financement des PME et du remboursement des crédits de TVA dans un contexte de programme économique et financier», tel est le thème qui a réuni les opérateurs économiques et le gouvernement à Douala le 12 mars à la faveur de la tenue de l’acte 9 du Cameroon Business Forum (CBF). Louis Paul Motaze (en photo) a campé son propos autour de trois axes qui ont mis en évidence les facteurs limitant de l’accès des PME au crédit, la méthode et le mode d’emploi
de l’amélioration de l’accès au financement des PME.
 
Tout en mettant en cohérence ces différents axes avec le programme économique du gouvernement conclu avec le Fonds monétaire international en juin 2017, le ministre des Finances traces des perspectives en termes d’accès aux financements et aborde la question du remboursement des crédits de TVA.

Les handicaps à la structuration des PME tiennent pour la plupart selon Louis Paul Motaze, à diverses tares congénitales qui confortent l’asymétrie d’informations entre ces agents économiques et les milieux financiers. Ainsi, liste le Grand argentier, les obstacles à la structuration des PME relèvent de la porosité des frontières entre les actifs de l’entreprise et le patrimoine des promoteurs. La lisibilité et la visibilité sur la capacité de remboursement de l’entreprise sont mises à rude épreuve du fait de la confusion entretenue sur le crédit personnel et le crédit professionnel.

De plus, la technicité financière pour ce qui concerne les entreprises familiales doit être améliorée en même temps qu’il faudra professionnaliser la gestion. Les informations comptables manquent de fiabilité et d’opérationnalité, les dossiers de demande de financement faiblement constitués en même temps qu’il note l’absence de collatéral à fournir par les promoteurs au moment de la demande de crédit. En plus de la masse excessive de documents exigés par les normes Ohada en Cemac, il y a une absence d’outils d’appréciation du comportement de paiement des nouveaux clients.

Les banques ont aussi développé d’extrêmes réserves au sujet e l’octroi des crédits aux PME. Celles-ci s’en trouvent renforcées par l’incapacité des promoteurs à gérer l’entreprise, le détournement des recettes de l’entreprise vers d’autres activités ou encore le peu de viabilité des dossiers. L’environnement juridique contribue lui aussi à fragiliser la structuration des PME. L’amélioration de la structure et de la gouvernance des PME sont également des contraintes qui handicapent le fonctionnement des entreprises.

Pour améliorer la gouvernance, il convient d’augmenter l’offre de financement et réduire les risques au niveau des banquiers. Ce qui passe par la mise en œuvre d’un train de réformes visant à améliorer l’accès au crédit des PME, le développement de produits et mécanismes de sécurisation des prêteurs, la diversification de l’offre des produits de financement et l’amélioration de la trésorerie des PME.

Pour que les PME soient performantes et crédibles, le ministre des Finances préconise un renforcement de la culture du remboursement, des capacités de l’Agence de promotion des investissements. Au-delà, il faudra également finaliser le cadre juridique concernant la pénalisation des débiteurs véreux et favoriser la mise en place de protocoles entre les institutions financière et les organismes d’appui technique à la PME.

Pour ce qui est de la sécurité des prêteurs, il faut mettre en place des mécanismes de garantie plus fiables en lieu et place des hypothèques, atomiser les risques en faisant recours aux lignes de financement ou de garantie accordées par les bailleurs de fonds notamment Proparco, la SFI ou encore la BDEAC. Vulgariser le crédit-bail et assurer une mise en œuvre de la stratégie nationale de la finance inclusive sont entre autres fronts à attaquer pour sécuriser les prêteurs.

La diversification de l’offre des produits de financement passe quant à elle par la mise en place de la loi sur le capital investissement (capital risque). L’on devra également légiférer sur le crowfunding, analyser la possibilité d’un compartiment PME à la Douala Stock Exchange, finaliser les textes d’application sur les organismes de placement en valeurs immobilières (OPCVM), ou encore vulgariser les produits de la finance islamique. 

S’agissant du remboursement des crédits de TVA, les PME ont perçu 82 milliards de Fcfa grâce à la mise en place du compte séquestre à la BEAC, contre 58 milliards de Fcfa en 2016.

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