Plan d’urgence triennal: 800 logements sociaux en vue

Au cours du Conseil de cabinet du 1er mars, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain a fait le point de l’état d’avancement de ces chantiers.

Responsive image(Cameroon Tribune) D’ici quelques mois, huit chefs-lieux de région vont réceptionner des bâtiments flambant neufs. Ces derniers sont destinés aux logements sociaux. Il s’agit du volet habitat du Plan d’urgence triennal engagé par le gouvernement camerounais il y a quelques années.
Lors du Conseil de cabinet du 1er mars,
Jean-Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain a exposé sur la question. Il  a fait le point de l’état d’avancement de ces chantiers, engagés dans les chefs-lieux de huit régions du pays.
En effet, la composante habitat du Plan d’urgence triennal pour la croissance économique vise à construire, dans chaque chef-lieu de région du Cameroun, excepté celles du Centre et du Littoral, 100 logements sociaux de type T3 et T4, en villas ou en immeubles. Des équipements socio-culturels associés de proximité tels que des écoles, des centres de santé, des bâtiments à usage de bureau pour les services publics, les locaux de commerce, seront également construis.
Il est aussi question, relève-t-on au Minhdu, de « réserver des espaces aménagés devant abriter une brigade de gendarmerie, un commissariat de sécurité publique, et de construire les voies de desserte pour véhicules et piétons, ainsi que des ouvrages d’assainissement ».
A ce jour, l’état d’avancement global des travaux dans les différents chantiers est de  plus de 40%. Le site d’Ebolowa dans la région du Sud est le plus avancé avec plus de 95% de travaux  achevés. A Bertoua dans la région de l’Est, ils  sont exécutés à 35%; les travaux dans la région du Sud-Ouest sont évalués à 25%. Bafoussam, Bamenda et Garoua affichent respectivement 20%, 30% et 35% de taux d’avancement. A Maroua, région de l’Extrême-nord, on parle de 40%.
L’opération dont la réalisation va coûter un peu plus de 40 milliards de F. à l’Etat du Cameroun fait face à de nombreux obstacles à l'instar de « la  morphologie de  certains  sites  et  du  climat sécuritaire qui prévaut depuis quelque  temps dans certaines régions du pays ». Au-delà de tout, le premier ministre avait prescrit «  de veiller  à 1'accélération  de  la  cadence  des  travaux  sur  tous  les  sites  et  de  lui  soumettre  une stratégie de commercialisation des logements  sociaux ».
D’après les statistiques obtenues au Minhdu, on relève le déficit en logements sociaux de près de 300.000 à 450.000 logements. Les actions engagées par l’Etat du Cameroun ont pour but de venir à bout de ce problème, ou tout au moins, de le réduire.

Jean-Claude Mbwentchou: Ministre de l’Habitat et du Développement urbain.

Vous avez fait le point sur l’état d’avancement du volet habitat du Plan d’urgence triennal lors d’un récent Conseil de cabinet. Le chantier d’Ebolowa semblait le plus avancé et devait être livré le 25 mars d’après l’entreprise Alliances Construction. Où en est-on aujourd’hui ?
A ce jour, l’entreprise procède au parachèvement des travaux de bitumage des voies de desserte et à la levée de quelques réserves techniques formulées sur certains ouvrages réalisés. Nous avons effectivement prévu la livraison des ouvrages en fin mars, mais l’entreprise a été confrontée d’une part à la lenteur des interventions des concessionnaires des réseaux d’eau et d’électricité et, d’autre part, à la pénurie pendant plus d’un mois de bitume sur le marché camerounais du fait de la concomitance de ce programme d’investissement avec de nombreux autres projets. A l’instar des projets de voirie du Planut et des projets préparatoires à la Can 2019, pour ne citer que ceux-là. Mais, les travaux à Ebolowa s’exécutent actuellement à une bonne cadence, et la fin des travaux est envisagée pour le mois de juin 2018.

Quelles sont les difficultés qui entravent l’évolution des chantiers dans les chefs-lieux des régions concernées ?

La réalisation de la composante habitat du volet Planut accuse un retard, au regard de l’échéance du programme. Cette situation est inhérente aux nombreuses difficultés administratives de tout genre, à la faible capacité des entreprises sous-traitantes choisies par le cocontractant, à l’insuffisance de la main d’œuvre qualifiée, aux grèves récurrentes, à l’absence de quelques matériaux essentiels de construction dans certaines localités et à la situation sécuritaire dans certaines régions.
Qu’est-ce qui est envisagé pour accélérer la livraison des logements sur les différents sites ?
Plusieurs actions et mesures ont été entreprises et mises en œuvre pour accélérer les travaux. Les procédures d’examen des décomptes ont été allégées au sein de mon département ministériel, et au niveau du Minmap;  des séances de travail ont été réalisées avec les concessionnaires des réseaux et à ce jour, même si leur intervention reste timide, ils sont sur le terrain ; l’entreprise a été encouragée à réaliser les travaux de carrelage en attendant la prise en charge de ce volet qui n’était pas prévu ; des concertations ont été faites avec tous les sous-traitants agréés de l’entreprise pour en appeler à leur professionnalisme et à leur patriotisme. Des dispositions sont prises par l’entreprise pour le paiement hebdomadaire des sous-traitants. S’agissant des zones à fortes instabilité, les gouverneurs des régions concernées, avec les forces de l’ordre, sont mobilisés pour assurer la sécurité des travaux. Au demeurant, l’entreprise a établi des plannings actualisés et nous sommes confiants quant à l’achèvement et à la livraison de tous les chantiers d’ici la fin de cette année 2018.Aïcha NSANGOU

Commentaires