Comment débloquer le potentiel agro-industriel camerounais ?
(Legicam) Parmi les nombreux atouts de la
production agricole camerounaise, notons : une grande disponibilité des
terres arables, une grande biodiversité agri-écologique, la
disponibilité de l’eau, un taux de croissance démographique élevé, une
augmentation des besoins en produits agricoles non alimentaires, un
important marché sous-régional
et une forte demande mondiale.
Les
contraintes du secteur sont tout aussi nombreuses : le difficile accès
au foncier et aux intrants agricoles de qualité, la gestion de l’eau, la
faible mécanisation, le faible financement (public ou privé), l’accès
au marché ou encore les mesures incitatives de l’Etat, jugées
insuffisantes.
Voilà les sujets
développés ce mardi, 03 avril 2018 à l’occasion de la conférence donnée
par le GICAM à la FIAC, sur le thème : « Débloquer le potentiel
agro-industriel du Cameroun : pistes et opportunités ».
Déchaînant
les passions, les exposés ont porté sur : (1) les tendances récentes et
les défis de développement du secteur agro-industriel au Cameroun ; (2)
les défis de financement dans l’agro-industrie. De plus, deux
programmes d’appui à l’agro-industrie ont été présentés.
Du
côté du secteur privé, on note les interventions de Christian Fosso,
directeur général de FIMEX, Pierluigi Passera, directeur général de SIC
Cacaos et Rebecca Mfondja, chargée de mission auprès de la direction
générale de la SABC et Viviane Mvondo, cadre à la SCB Cameroun. Les deux
premiers sont membres de la commission « Economie et Développement de
l’Entreprise » du GICAM.
S’agissant
de l’appui à l’agro-industrie, le Projet d'investissement et de
développement des marchés agricoles (PIDMA) a été présenté par Thomas
Ngue Bissa, son coordonnateur national ; le Dr Bouba Moumini, quant à
lui, s’est attardé sur le Programme d’amélioration de la compétitivité
des exploitations familiales agropastorales (ACEFA) qu’il coordonne au
niveau national.
Autre facteur
important : le secteur agro-industriel est un véritable pourvoyeur
d’emplois. Pour preuve, le groupe SABC comptabilise 7 000 emplois
directs, 100 000 emplois indirects et 6 000 paysans partenaires.
Quelques
pistes ont été proposées pour booster la production agricole :
faciliter l’accès au foncier, légaliser le statut de l’agriculteur,
démarrer les agropoles, veiller à une cohérence des politiques de
développement agricole et une cohésion entre les différents ministères
impliqués (MINADER, MINFI, MINTP…).
Plus
encore, l’amélioration du climat des affaires doit être une réelle
priorité pour l’Etat. Ce dernier doit être un partenaire, pas un facteur
de blocage. En témoignent la fiscalité et les contrôles douaniers
inadaptés pour un développement rapide et durable du secteur. De plus,
la promotion des produits « Made in Cameroon » est à booster, ainsi que
l’accompagnement financier. En effet, l’investissement est un levier
essentiel au développement agricole.
A
ce sujet, Viviane Mvondo a conseillé aux promoteurs agricoles d’évaluer
leurs projets et de s’assurer de leur pérennité. Ces données sont
parfois absentes des dossiers de demande de crédit, avec pour
conséquence des établissements bancaires réfractaires à l’octroi de
prêt. De plus, les promoteurs devraient considérer l’idée de se faire
accompagner par des experts et s’entourer de ressources humaines
compétentes.
« Il est temps de
sortir des mots et de passer à l’action. Il est temps de transformer
notre potentiel en réalité ». Prenant la parole, Célestin Tawamba a
incité les promoteurs agricoles à développer des projets bancables et la
culture du remboursement de la dette. « En remboursant votre crédit,
vous achetez votre avenir, vous achetez la confiance de demain », a-t-il
déclaré.
Le président du GICAM a
également rappelé les contours de l’organisation de ces conférences*
par le GICAM à la FIAC: « Le patronat doit être proche des entreprises,
proche de l’entreprenariat », a-t-il ajouté.
Par
ailleurs, Célestin Tawamba a rappelé que le GICAM se proposait
d’accompagner la structure des filières agricole et autres avant
d’annoncer le lancement, au sein du Groupement, d’un Centre de
développement de la PME.
A l’issue de la rencontre, une collation a été offerte à l’ensemble des participants sur le stand du GICAM.
*la précédente, portant sur le financement des PME, s’est tenue le 02 avril 2018.
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