Financement participatif: 4421 projets bénéficiaires au Cameroun

Responsive image(Cameroon Tribune) Dans sa lettre de recherche publiée en janvier, la Beac encourage ce mode de financement qui pourrait contribuer à booster le système financier en Afrique centrale.
Elle rêvait de réaliser une bande dessinée. Elle y est parvenue grâce à sa détermination mais surtout au…crowdfunding ou financement participatif. Ce mode de financement grâce auquel Joëlle Ebongue a pu réaliser « la vie d’Ebène Duta », une bande dessinée
racontant l’histoire d’une jeune africaine partie poursuivre ses études en Belgique et qui doit faire face à moult difficultés.
Après une campagne de financement participatif lancée en novembre 2013 à Douala, elle récoltera la somme de  15 000 euros (soit près de 10 millions de F) de 424 contributeurs en 90 jours. De quoi produire et distribuer 3 000 albums en français et anglais.
Un autre jeune entrepreneur camerounais qui a lui aussi bénéficié du crowdfunding pour financer son rêve d’enfant, Olivier Madiba. Sa start-up, conceptrice de jeux vidéo, Kiro’o games, a par ailleurs financé le plus grand projet de l’industrie vidéoludique d'Afrique francophone, à hauteur de 129,87 millions de F (198 000 euros).
En effet, le financement participatif a le vent en poupe auprès des jeunes entrepreneurs ces dernières années. La banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) fait le même constat dans sa « lettre de recherche » publiée en janvier dernier. En effet, les montants globaux des fonds levés par crowdfunding dans le monde devrait être de près de 300 milliards de dollars US d’ici 2025.
Et le Cameroun ne compte pas rester à la traîne. Selon les chiffres de la Beac, à l’issue d’une analyse des données de l’une des plateformes les plus en vue de ce mode de financement en Afrique, Kiva,  « sur les 348 162 prêts recensés en Afrique en septembre 2017, le Cameroun est le seul pays représenté de la sous-région avec 4 421 projets financés pour un total de 1,1 milliard de F, soit 0,74% du montant total levé sur le continent». 
La Cemac est d’ailleurs très optimiste pour ce mode de financement. C’est une piste à explorer davantage. D’après des experts de la Beac, « entre juin et septembre 2017, le taux de croissance annualisé des montants levés par le Cameroun sur le site Kiva est de 42,8%. A ce rythme, le total des fonds levés par le Cameroun sur cette plateforme pourrait ainsi être multiplié par un facteur égal à 17 en 2025 ». On table donc pour  19,7 milliards de F à l’horizon 2025.
De quoi encourager les jeunes entrepreneurs qui éprouvent généralement des difficultés à accéder au crédit bancaire. D’ailleurs, même si jusqu’ici cette mobilisation des fonds par les Camerounais s’est faite sur des plateformes étrangères, la sous-région Cemac, informe la lettre de recherche de la Beac, compte déjà deux plateformes : «Guanxi Invest» au Cameroun et «G-Starters» au Gabon.
Aïcha NSANGOU

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