Directeurs Artistiques Et Financiers, Nouveaux Stratèges De La Donnée
Pour que la direction finance
renforce sa position au sein des entreprises, elle doit évoluer et
modifier ses axes de contribution. Les directeurs artistiques et
financiers ont un rôle important à jouer. Plutôt que de rester dans une
logique coût/bénéfice, elle peut aider les métiers à réinventer les
business models et générer de nouveaux revenus.
À nouvelles attentes, nouveaux rôles
(Entrepreneur) Déjà, fin 2014, Accenture publiait une étude
qui mettait en lumière les principaux défis des Directeurs Artistiques
Financiers : gérer différents systèmes informatiques hétérogènes (55%),
répondre aux attentes de toutes les parties prenantes de l’entreprise
(48%) et appréhender les nouveaux risques liés au métier (46%). Deux ans
plus tard, rien n’a vraiment
changé. Une étude EY explique que les quatre enjeux majeurs des DAF en 2016
sont le changement du modèle d’entreprise lié à la transformation
numérique, l’exploitation des données et l’analytique, la gestion des
risques et les relations avec les parties prenantes.
Les entreprises évoluent dans des
marchés volatils, internationaux et complexes. Alors que les business
models évoluent, le DAF doit pouvoir éclairer la prise de décision et
l’évaluation financière des différentes initiatives. Il doit faire
preuve d’innovation
dans ses approches pour permettre à son entreprise de se transformer
sans mettre en péril la santé financière globale. Pour ce faire, le DAF
va délivrer de meilleures informations aux métiers ! Des informations
qui vont au-delà de la logique coût/bénéfice. En effet, en intégrant une
plus grande variété d’indicateurs, les directions financières
permettent aux métiers d’être plus efficaces et plus agiles.
Et le temps devient un allié…
Dans une étude Workday menée auprès de 1
000 décideurs financiers au sein de 23 secteurs d’activités différents,
« The Future of Financial reporting », il apparaît que ces derniers
éprouvent d’importantes difficultés pour répondre aux exigences des
rapports financiers réclamés par les autorités de contrôle. Et, pour
cause, les DAF réalisent des vérifications et des mises à jour
manuellement, les obligeant parfois à traiter des centaines voire des
milliers de fichiers Excel et ce pendant des jours. De tels traitements
handicapent la capacité des entreprises à réagir et à évoluer. Ici, la
digitalisation s’impose comme une évidence. Les tâches récurrentes,
chronophages et simples, doivent être prises en charge par des
logiciels. Elles vont libérer les opérationnels sur les activités à
faible valeur ajoutée tout en fiabilisant les opérations de contrôle et
de reporting. En se débarrassant de ces opérations, le service Finance
dégage du temps pour accompagner les métiers.
Vers une évolution des systèmes d’information
Dans le cas de la finance d’entreprise,
qui dit technologie dit d’abord données. Les données sont le carburant
des DAF et les maîtriser représente un véritable challenge. Le problème
avec les données, c’est qu’elles sont dispersées au sein de plusieurs
systèmes informatiques. Le temps passé à les collecter, à les
structurer, les réconcilier puis à les analyser, ne correspond pas aux
impératifs de réactivité de notre économie actuelle. D’autant que ces
processus de récupération et de consolidation comportent des risques
d’erreur et aboutissent à des analyses fausses ou incomplètes ! Si les
DAF veulent être encore plus utiles à leur organisation et aux métiers,
ils doivent se doter de solutions qui captent facilement toutes les
données, qu’elles soient financières ou business. Ensemble, ces données
offrent des contextes plus clairs et ouvrent le champ à des analyses de
qualité.
Comment ? Deux étapes sont essentielles
pour une gestion efficace des données. La première consiste à disposer
de toutes données à un seul et même endroit. Un système unifié permet
ainsi au DAF de regrouper les processus de reporting financier au sein
d’un même environnement. Ce système doit agréger toutes les données
financières, quelle que soit leur provenance : ventes, données clients,
données salariés, réseaux sociaux… L’étape suivante repose sur
l’exploitation et la visualisation des rapports. Les suites
interminables de chiffres et les graphiques incompréhensibles ont fait
leur temps, place désormais à des techniques de data visualisation. Plus
compréhensibles par des « non-initiés » mais aussi plus attractives
visuellement, les analyses seront davantage exploitées par les métiers.
Cela est d’autant plus important que les collaborateurs consultent
généralement ces informations sur mobile.
Du DAF au CPO (Chief Performance Officer) ?
En matière de digitalisation, les entreprises peuvent parfois perdre de
vue les applications concrètes et les moyens de dégager de la valeur
grâce aux données. Il est nécessaire de prendre conscience que le volume
des données croit de manière exponentielle et que les outils numériques
vont justement permettre de les gérer et de les traiter voire, dans
certains cas, automatiser les opérations.
Il s’agit de construire une stratégie
avec une vision claire : les tâches simples et chronophages seront
absorbées par les logiciels tandis que les collaborateurs pourront se
concentrer sur la création de valeur. Un changement de posture est
également à prévoir. Avec des processus digitalisés, les métiers de la
finance d’entreprise vont se transformer et ces professionnels devront
être en mesure de sortir de leurs missions « traditionnelles » (souvent
très spécialisées et centrées sur la production de chiffres ou
rapports). L’objectif ? Apporter aux métiers des analyses chiffrées
utiles à leurs activités et à l’entreprise au sens large. Cet aspect «
conduite du changement » est primordial : la transformation de la
direction finance ne pourra se faire que si les collaborateurs non
seulement disposent des bons outils mais surtout sont convaincus qu’ils
peuvent jouer un rôle décisif auprès des métiers.
Demain, le DAF sera encore plus
stratégique. Son management des données va influencer le business de
l’entreprise et, plus largement, optimiser le traitement des contraintes
juridiques, fiscales, sociales ou réglementaires. En émergeant comme
l’expert des données et des analyses, le DAF permet à son entreprise de
garder une longueur d’avance. Il accompagne le changement et aide les
métiers à réussir au fur et à mesure que des opportunités (ou des
risques) émergent…
Directeur chez Workday, en charge de la région France.
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