Pour l’émergence du Cameroun, la nation à l’école de l’éthique communautaire japonaise ?
Odilon GHEAHNJIM |
(E2C Network) Comme la plupart des pays en développement, le
Gouvernement camerounais s’est engagé dans la quête de l’émergence à l’horizon 2035. Une vision ouverte développement local mentionnée
dans de nombreux discours du Chef de l’Etat, qui invite ses compatriotes à plus
d’actions pour la relance de la croissance économique, la création d’emplois
décents et une redistribution de revenus générés.
Dans un contexte de crise des ancrages idéologiques, des valeurs morales, collectives et individuelles notamment chez les agents publics d’une part, et de mise en œuvre des recommandations du Grand Dialogue National d'autre part, certains stratèges pensent que l’émergence et la popularisation d’une « éthique- pays » propre
En effet, dans les années 1980, la réussite japonaise
fut mise en avant par la littérature en gestion. Cette réussite n’est pas
dissociée de la culture japonaise qui est fortement influencée par trois
courants de pensée : le confucianisme, le boudhisme et le shentoïsme. Ces
courants ont contribué à constituer la vision du monde et les valeurs qui sont
propres au peuple japonais.
Selon
Confucius, l’homme doit posséder quatre vertus cardinales : charité,
loyauté, piété filiale et politesse. Même si le confucianisme fut introduit au Japon au VIème
siècle, ces valeurs persistent encore solidement à la base de la mentalité
japonaise d’aujourd’hui : dévouement à la nation, paternalisme envers les
salariés, confiance.
« Pour
servir autrui volontairement, il faut donner tout ce dont on est capable et ne
faire passer qu'ensuite le service de soi-même »- M. Gandhi
Quant au boudhisme, c’est surtout l’école du zen
(XIIème siècle) qui a influencé la culture et la conscience éthique
(du travail) du peuple japonais. Ce dernier considère le travail comme un acte
sacré et non comme une corvée. Tandis que les managers occidentaux donnent la
priorité à l’innovation, les
Japonais quant à eux mettent l’accent sur le Kaizen (amélioration continue des produits, des
méthodes de travail et des processus de décision).
S'agissant du shintoïsme, il est né au
Japon même et est caractérisé par l’animisme (la nature est animée par les
divinités et les esprits). Cette vision a créé un rapport émotionnel envers
l’environnement chez le peuple japonais. Ce qui compte, c’est le regard de la
société et des autres individus.
La formalisation éthique dans les entreprises
japonaises, peut être vue comme un instrument d’identification sociale (sentiment
d’appartenance à un groupe) et d’internalisation (incorporation des
valeurs du groupe dans le système individuel). La valeur du groupe précède celle de l’individu et chacun doit
apprendre à se résigner pour l’intérêt et le respect de son groupe. Les
priorités données aux clients/usagers et la confiance constituent aussi des
piliers de l’éthique des entreprises japonaises. Les principes éthiques sont
considérés comme un fondement de la réussite. L’accent est mis sur la collectivité et les mots d’ordre « la
contribution à la nation » et « la sauvegarde de l’harmonie
sociale » se trouvent dans un grand nombre de crédo des entreprises
japonaises.
Par ailleurs l’éthique, étant souvent sensible aux
traditions et convictions des différentes nations engagées dans un processus de
développement durable, il conviendrait à notre pays de les adapter à notre
contexte tout en développant le culte de l’excellence/innovation/entrepreneuriat
(chez les Américains) et de la responsabilité sociale (chez les Européens).
Pour finir, je
pense que chaque personne, chaque peuple, chaque nation possède en lui des
germes d’excellence qu’il convient d’identifier et d’exploiter selon un éthique
garde-fou. En se conformant à ces principes d’éthique, nul doute que le Cameroun qui
dispose des atouts avérés, cheminera sûrement vers son émergence avant
l’horizon 2035.
« La survie, ces jours ci, dépend d’une liste de
facteurs cruciaux dont la flexibilité, l’efficience, l’efficacité…et un nombre
d’autres vertus qui se regrouperaient sous la bannière de l’excellence.»
-Manoj Vaghjee
« Comme l’entrepreneur
à succès, c’est en servant les autres qu’on se sert soi-même » B-Yangouo
Nb : L’article ci-dessus est libre de tout commentaire
*Inspiré des travaux de M-B. Salgado, sur l’éthique des
affaires, 2005-06.
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