Que retenir des travaux de la Conac en 2012

Par Jean Francis BELIBI, Cameroon Tribune, 05-02-2014

La Commission anti-corruption a mis en exergue de graves irrégularités dans la gestion de certaines structures publiques.

De ce volumineux document de 252 pages, un premier constat se dégage : l’opinion publique s’intéresse de plus en plus aux actions que mène la Commission nationale anti6corruption (Conac), si l’on en juge simplement par le nombre de dénonciations enregistrées de sa part: 2089 contre 1274 l’année précédente. Soit une moyenne de 175 par mois.
Bien plus, le rapport présenté publiquement par la Conac le 20 décembre dernier au cours d’une cérémonie présidée au palais des Congrès de Yaoundé par son président, Dieudonné Massi Gams, présente les faits marquants de la lutte contre ce fléau au Cameroun. On peut signaler dans ce registre, l’entrée en service effective du Tribunal criminel spécial (Tcs), la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (Snlcc) validée par le gouvernement en 2011 et la densification des activités de prévention et de répression des auteurs des atteintes à la fortune publique par le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe).
Le rapport se divise en quatre parties. La première met en exergue les Initiatives à résultats rapides (Irr) qui permettent de constater que le phénomène a pu être ébranlé dans ses fondements, dans les administrations6cibles où le fléau avait fait son nid. C’est le cas avec la réduction en 100 jours de 70% du nombre de faux permis de conduire délivrés au niveau de la délégation régionale des Transports du Centre à Yaoundé. On note également pour la même ville, l’accroissement du nombre de malades (environ 2 000) dans sa plus grande formation sanitaire, l’Hôpital central. Ce qui entraîne également un accroissement des recettes sur la même période de 100 jours. Les améliorations sont plus importantes à l’Hôpital Laquintinie de Douala dont le nombre de malades traités croît de plus de 9 000 en 100 jours.
Mais le clou du rapport 2012 de la Conac est sans doute le résultat des investigations menées au niveau de la Société de développement du coton (Sodecoton). Ici, l’audit administratif et financier réalisé par cette institution relève qu’en 10 ans, plus de 113 milliards de F ont été détournés des caisses de cette entreprise. Mis en cause dans cette situation, de nombreux responsables, au rang desquels l’ancien directeur général, Mohamed Iya, son adjoint, le DG adjoint Henri Clavier et Mahamat Karagama, directeur commercial à l’époque des faits. Le rapport indique, par ailleurs, les sanctions encourues par les mis en cause, à savoir l’application des dispositions prévues par le Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf) ; celles du Tribunal criminel spécial (Tcs) ; celles du Code civil.>>>

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