Le FMI distingue le modèle de croissance des pays pauvres en ressources naturelles

Par Jeune Afrique, 04-02-2014
Pauvres en ressources naturelles, le Burkina Faso, l'Éthiopie, le Mozambique, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont pourtant connu une forte croissance ces 15 dernières années. Le FMI revient sur les facteurs de leur succès. Peut-on parler d'un modèle de développement commun à ces pays ?
À l'occasion de la présentation du rapport du Fonds monétaire international (FMI) intitulé "Perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne : maintenir le rythme", dans les locaux de l'Agence française de développement (AFD) à Paris le lundi 3 février, Roger Nord, directeur adjoint du département Afrique du FMI, est revenu sur les facteurs de croissance dans les pays d'Afrique subsaharienne pauvres en ressources naturelles.
Cette étude porte sur un échantillon de six pays : le Burkina Faso, l'Éthiopie, le Mozambique, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie. Avec une croissance moyenne de 8,3% entre 1995 et 2010 ces derniers ont fait mieux que les pays exportateurs de pétrole et ont surclassé le sous-continent de 2,5 points.
Facteurs
Les services (notamment banque et assurance), le secteur agricole, et la construction ont été les principaux facteurs de cet essor. De quoi remettre en question l'idée reçue selon laquelle la croissance africaine repose sur l'exploitation des ressources naturelles et la hausse des cours des matières premières.
Cependant, la contribution de l'industrie et de la production manufacturière ont été marginales, ce qui explique le peu de transformation structurelle des économies. Le mouvement du travail vers des secteurs à moyenne et haute productivité n'a pas eu lieu.
Fondamentaux
Les pays de l'échantillon se sont surtout illustrés par leur volonté d'établir des bases macroéconomiques saines : l'inflation a été contenue à un taux moyen de 8,5% sur la période 1995-2010 et le déficit budgétaire moyen est passé de 4,4% du PIB sur la période 1980-1994 à 2,9% sur la période 1995-2010. Parallèlement, les États ont poursuivi leurs efforts de mobilisation des recettes fiscales, lesquelles représentent aujourd'hui en moyenne 15% du PIB. Un assainissement structurel qui a permis à ces pays de mieux amortir les effets de la crise mondiale.
Cette stabilisation du cadre macroéconomique a dopé le taux d'épargne locale ainsi que le crédit au secteur privé. Fondamental dans le financement des PME, le crédit au secteur privé représente 20% du PIB des pays étudiés. La Tanzanie compte par exemple aujourd'hui plus de 50 banques commerciales et est ainsi passée d'un taux de crédit au secteur privé de 4% du PIB en 2000 à plus de 20% aujourd'hui.
Un progrès qui repose sur l'amélioration de la gouvernance
>>>

Commentaires