Des pistes pour rendre l’Afrique centrale compétitive en affaires

 Par Sainclair MEZING, Cameroon Tribune, 19-02-2014

Un collectif d’auteurs africains propose, dans un ouvrage, des solutions pour attirer les investisseurs et booster la croissance dans cette sous-région.

On dirait un phénomène de mode sur le continent : plusieurs pays sont engagés vers l’émergence, chacun à son rythme, en fonction de ses réformes et de son calendrier, mais beaucoup ne remplissent pas encore les conditions requises pour y parvenir. Dans un diagnostic froid et sans complaisance, l’ouvrage intitulé : «Environnement des affaires et systèmes de production en Afrique centrale» démontre que l’Afrique en général, et l’Afrique centrale en particulier, a encore du chemin à faire pour devenir émergente.
A travers une étude réalisée entre 1996 et 2008 sur la performance de 53 pays du continent, il ressort que la gouvernance y est généralement mauvaise, dans la mesure où, bon nombre de pays présentent des résultats négatifs sur cette période. Le collectif d’auteurs démontre, force détails à l’appui, qu’en matière de participation et de responsabilité, seuls sept pays présentent un indicateur positif. Sept font preuve d’une instabilité politique et cinq font preuve d’une effectivité du gouvernement ; quatre présentent un indicateur positif dans le contrôle de la corruption, six pour la qualité de la réglementation et six autres affichent une belle image dans le respect de la loi. Comparativement aux autres régions du continent, la zone CEMAC reste encore peu attractive.
Dans l’optique d’inverser la tendance, l’ouvrage dirigé par le professeur Roger Tsafack Nanfosso, vice-recteur chargé du contrôle interne et de l’évaluation à l’Université de Yaoundé II-Soa, convie l’Afrique à une véritable réformation de son environnement des affaires, présentée comme socle de l’émergence. Pour mieux appréhender cet enjeu, cette étude pose comme préalables la bonne gouvernance, l’indice des libertés économiques, le doing business et le statisthema Risk Indicator.
Selon le collectif d’auteurs, les pays africains doivent aller plus loin que les décisions prises, d’autant plus que, dans la pratique, celles-ci ne donnent pas encore satisfaction. Aux pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’ouvrage recommande d’œuvrer en faveur d’une véritable libre circulation des hommes et des biens. L’amélioration de l’encadrement formel des entreprises constitue aussi l’un des défis majeurs à relever par cette sous-région pour son émergence.
Résultat de 12 des 35 études financées par le Fonds de recherche sur le Climat d’investissement et l’environnement des affaires (CIEA) en Afrique centrale, un projet commun de TrustAfrica et du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), l’ouvrage est disponible sur le site www.trustafrica.org et peut être téléchargé gratuitement.

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