2014: Message du Chef de l’Etat à la Jeunesse.
S.E.M. Paul BIYA |
Dans son traditionnel message à la
Jeunesse, à l’occasion de la 48ème édition de la fête nationale qui leur
est consacrée, le Président de la République S.E.M. Paul BIYA a placé
la barre haut, dans les prévisions de création d’emplois. Compte tenu de
l’augmentation possible du taux de croissance économique nationale,
plus de 250.000 nouveaux emplois seront crées pour l’année en cours au
Cameroun. A cet effet, le Chef de l’Etat a invité ses jeunes
compatriotes à s’engager comme acteurs privilégiés dans cette course qui
va permettre au Cameroun d’atteindre l’émergence.
MESSAGE DU CHEF DE L’ETAT, S.E.M. PAUL BIYA, A L’OCCASION DE LA 48EME EDITION DE LA FETE DE LA JEUNESSE
Chers jeunes compatriotes,
L’an dernier, dans les mêmes
circonstances, je vous avais dit que je comprenais vos doutes et vos
inquiétudes face à un avenir incertain. Mais j’ajoutais que nous avions
des raisons d’espérer et que des perspectives plus favorables me
paraissaient se dessiner à l’horizon national.
L’évolution récente des statistiques de l’emploi semble me donner raison.
Pour 2013, les prévisions de création
d’emplois étaient de l’ordre de 200.000. Les créations effectives ont
été supérieures de 12 % environ et ont atteint un chiffre proche de
225.000. Les entreprises privées des différents secteurs d’activité, à
elles seules, ont créé 165.000 emplois. Pour sa part, l’Administration, à
travers ses divers démembrements, en a créé 60.000.
Pour l’année en cours, nous avons mis la
barre plus haut. Compte tenu de l’augmentation possible du taux de
croissance, nous espérons créer plus de 250.000 emplois nouveaux. Bien
entendu, les jeunes ne seront pas les seuls à en profiter. On peut
toutefois penser qu’ils en seront les principaux bénéficiaires.
Cette vision des choses procède d’une
analyse raisonnable de la situation de notre économie. Celle-ci devrait
progresser dans les prochains mois au rythme d’environ 5 %. J’ai dit ce
que j’en pensais il y a quelques semaines. Je persiste à croire que nous
pourrions faire mieux. J’ai la forte conviction que nous allons le
faire.
Chers jeunes compatriotes,
Dans cette course à la croissance qui
doit, dans 20 ans, nous permettre d’accéder à l’émergence, vous avez un
rôle essentiel, un rôle crucial à jouer.
-Ces grands projets, énergétiques, agricoles, industriels.
-Ces infrastructures, routières, portuaires, aéronautiques.
-Ces travaux d’adduction d’eau, de distribution d’électricité.
-Ces milliers de logements sociaux.
-Ces hôpitaux et centres de santé.
-Ces établissements scolaires, secondaires, universitaires.
Qui va les construire dans les prochaines années ?
C’est vous, évidemment, chers compatriotes.
Alors, il faut dès maintenant vous y
préparer sérieusement. Que ce soit à l’école primaire, au collège, au
lycée, à l’université. Nous avons besoin, nous aurons besoin de milliers
de bons ouvriers, de techniciens capables, d’excellents ingénieurs, de
comptables et de commerciaux compétents, etc. Et j’en passe. Déjà, le
tournant de la professionnalisation a été pris aux différents niveaux de
notre système éducatif. Nous en verrons bientôt les effets et vous
verrez qu’ils seront surprenants.
Pour ceux qui sont déjà entrés dans la
vie et qui exercent des métiers qu’ils ont appris « sur le tas », il
faudra que nous étendions les possibilités de formation. Compte tenu de
la relance prévisible de notre économie, il nous faut être à même de
répondre à la demande de nombreux spécialistes dans divers corps de
métiers. Nous ne pouvons plus nous satisfaire de fournir de simples
manœuvres en laissant les meilleurs emplois à d’autres. Ces
professionnels mieux formés pourront rejoindre les rangs des artisans
pour lesquels la demande est déjà très forte.
Prenant l’exemple, l’an dernier, des
moto-taxis, qui ont un rôle social évident, j’avais souligné la
nécessité de l’organisation de cette profession. Je suis heureux de
constater que les services de l’Etat, après consultation avec les
intéressés, ont mis au point un programme collectif d’encadrement. De la
sorte, les moto-taxis pourront s’impliquer davantage – et mieux – dans
nos projets de développement national.
Ce programme touche à différents aspects
de l’exercice de cette profession, notamment à la formation, à la
gestion et à l’organisation. Peut-être pourra-t-on s’inspirer de cette
expérience pour l’appliquer à d’autres activités du secteur informel.
Chers jeunes compatriotes,
J’avais également dit ma préoccupation
devant la baisse de la moralité publique dans notre pays. J’avais
déploré le fait qu’elle n’épargnait pas ce que nous avons de plus
précieux, la jeunesse. Notre avenir, l’avenir de notre pays. Je voudrais
me féliciter de la prompte réaction du Gouvernement à ce signal par la
tenue du colloque international de Yaoundé sur le sujet. L’objectif
poursuivi est ambitieux : « la construction d’un Cameroun exemplaire ».
Cet objectif nous interpelle tous au plus haut niveau : parents,
enseignants, autorités spirituelles.
Le respect de la morale publique est
aussi l’adhésion à l’intégration nationale qui constitue le ciment de
notre Nation. C’est encore l’attachement aux règles de la démocratie,
modèle que nous avons choisi pour organiser une société juste et
solidaire. Ceci me donne l’occasion de saluer la forte participation des
jeunes aux deux scrutins du 30 septembre dernier et l’élection d’un
certain nombre d’entre eux à l’Assemblée Nationale et au sein des
exécutifs communaux.
Je me dois également de me féliciter du
recentrage des missions de l’Agence du Service National de Participation
au Développement. Avec la mise en place d’une nouvelle équipe
dirigeante, nous sommes en droit d’attendre un encadrement renforcé des
6000 premiers volontaires formés. A ce sujet, je voudrais également
signaler qu’en 2013, le Programme d’Appui à la Jeunesse Rurale et
Urbaine, avec son Projet d’Insertion socio-économique des jeunes par la
Fabrication du Matériel Sportif, a contribué, par son encadrement, à la
création de 1000 emplois. Ces derniers sont venus s’ajouter aux 225.000
dont j’ai parlé plus haut.
S’agissant de la politique générale de
la jeunesse, je voudrais saluer le renouvellement des organes exécutifs
du Conseil National de la Jeunesse, tant au niveau national que local.
Par ces élections, qui se sont déroulées de façon satisfaisante, la
jeunesse camerounaise a montré qu’elle était partie prenante dans notre
grand dessein national, à savoir l’atteinte de l’émergence à l’horizon
2035. C’est dans cet esprit que le Gouvernement a mis en service plus
de 400 centres multifonctionnels de promotion des jeunes dans les
arrondissements et les départements. Dans les prochains mois, cette
mobilisation va se poursuivre.
Chers jeunes compatriotes,
Comme vous le voyez, les choses bougent
au Cameroun. Le mouvement est lancé et il est irréversible. C’est vous
qui en serez les principaux acteurs.
Avant de conclure, je voudrais
qu’ensemble nous nous reportions cinquante ou soixante ans en arrière.
C’est de l’Histoire, me direz-vous. Certes, mais nous n’en avons
peut-être pas tiré toutes les leçons.
A cette époque troublée, ceux qui
rêvaient de l’indépendance et de l’unité nationale étaient des jeunes
comme vous. Ils différaient sur bien des points : l’idéologie, le parti,
la stratégie, la tactique. Mais l’objectif était clair : la LIBERTE. Et
beaucoup se sont engagés dans ce combat, au péril de leur vie.
Aujourd’hui, les enjeux sont d’une autre
nature. L’engagement que je vous demande ne requiert pas le sacrifice
de votre vie. Il n’en reste pas moins essentiel. Il s’agit pour notre
pays d’accéder à un niveau de développement tel que chaque Camerounais
puisse vivre honorablement de son travail, élever dignement ses
enfants, être logé décemment et protégé contre la maladie.
Telle est, mes jeunes compatriotes, la tâche qui vous revient désormais.
Lorsque, dans quelques semaines, nous
célèbrerons le cinquantenaire de la Réunification, complément de notre
indépendance, je vous prie d’avoir une pensée pour ceux qui se sont
sacrifiés afin que vous puissiez vivre dans une société de liberté et de
progrès.
Bonne Fête de la Jeunesse à toutes et à tous.
Vive la jeunesse camerounaise !
Vive le Cameroun !
Yaoundé, le 10 février 2014
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