Bons et mauvais points de la coopération Cameroun-Union européenne

L’évaluation faite mardi à Yaoundé de l’état de la coopération révèle des ajustements à faire dans les appuis octroyés.

Entre 2007 et 2012, les interventions de l’Union européenne (UE) dans le domaine de l’aide au développement sont estimées à près de 200 milliards de F. Elle se classe ainsi à la quatrième place des partenaires au développement après la France, l’Allemagne et la Banque mondiale. Avant d’engager de nouveaux appuis sur la période 2014-2020, l’organisation a sollicité une équipe d’experts pour évaluer la coopération sur la période 2007-2012, question, d’après Clemens Schroeter, chef de coopération à la délégation de l’UE au Cameroun « de voir si nos appuis sont efficaces, identifier les obstacles et voir si on peut faire mieux ».
L’évaluation des experts, dans neuf secteurs, présentée mardi à Yaoundé, révèle des faiblesses dans les appuis octroyés. « L’UE a véritablement essayé d’accompagner le gouvernement dans un processus de réformes. Cet accompagnement a été plus efficace dans certains secteurs et moins dans d’autres », confirme Charlotte Vaillant, chef de l’équipe d’experts.
Points positifs
Dans le secteur de la justice, les appuis directs de l’UE ont, de l’avis des experts, permis d’améliorer les conditions de vie des populations carcérales au travers d’une assistance judiciaire. S’agissant des finances publiques, l’UE a contribué à la mise en place par le gouvernement d’une approche par budget-programme, en plus de l’appui au renforcement des capacités de la Chambre des Comptes, jugé efficace. Autre point positif souligné, l’amélioration de la participation des organisations de la société civile au dialogue sur les politiques nationales. Dans le secteur de la gouvernance forestière, il est encore trop tôt pour apprécier l’impact de l’appui, notamment dans le système de traçabilité du bois.
Points négatifs
Jusqu’en 2007, l’appui de l’UE a aidé les entreprises de la filière-banane à gagner des parts de marché en Europe. L’analyse des experts montre que, entre 2007 et 2012, ces acquis n’ont pas perduré, puisqu’il y a eu stagnation des exportations vers le marché européen. On note également une augmentation du coût de revient et une baisse des rendements et des exportations depuis 2009. La filière-banane étant en perte de compétitivité sur le marché européen. Dans le secteur des routes également, l’objectif qui était de mettre en place un système national d’entretien routier n’a pas été atteint, même si on relève une baisse du taux de surcharge. Bien que les programmes de l’UE au Cameroun soient alignés aux priorités du pays, les engagements vers une gestion harmonisée de l’aide pris dans le cadre de la Déclaration de Paris tardent à se matérialiser.

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