Tourner 7 fois l'idée de business avant de se lancer

Par Ophélie Colas des Francs, lesechos.fr, 20-11-2013 

Aussi brillant semble-t-il, le projet original s’avère souvent bancal. L’étincelle suffit rarement. Une bonne idée mérite d’être affinée, discutée et testée auprès des clients. Sans hâte…

  idée de businessQui naît en premier ? L'entrepreneur ou l'idée de business ? Pour François Bergerault, fondateur de L'Atelier des chefs et auteur de « De l'idée à l'entreprise : comment concrétiser votre projet » édité par Dunod, pas de dilemme : « L'entrepreneur va à la recherche d'idées. Et non l'inverse. » Un point de vue partagé par Philippe Hayat, de l'association 100.000 Entrepreneurs : « Les idées ne viennent jamais toutes seules. Il faut se mettre en mouvement  : définir ses envies, observer son environnement, analyser les nouvelles tendances de consommation, guetter les carences de marché. »

Un créateur d'entreprise est une éponge à l'affût d'opportunités. Un changement de législation par exemple… Antoine Fruchard s'est ainsi appuyé sur la loi Hamon qui introduit plus de concurrence entre les banques pour créer, cet automne, Réassurez-moi, un courtier en assurance-emprunteur spécialisé dans la renégociation des contrats. « Le vivier est considérable : 7 millions de Français possèdent un crédit mais ne font jamais de démarches pour le rediscuter. »

Instinct de survie

Après la première ébauche, il convient de confronter son idée aux réalités du marché. « Il est essentiel de tâter le terrain auprès d'au moins 15 à 20 clients potentiels, recueillir leur opinion sur le produit et demander le prix qu'ils seraient prêts à payer, pour vérifier la viabilité du projet », poursuit Philippe Hayat. Le retour sur terre est parfois brutal. Témoins Camille Tyan et Antoine Grimaud, fondateurs de PlayPlug, qui ont rapporté des Etats-Unis une idée à première vue porteuse : adapter au marché français Square un système de paiement sur smartphone qui cartonne outre-Atlantique. Une tournée dans les magasins les fait vite déchanter : les commerces sont déjà largement équipés en terminaux de paiement et les clients sont très sourcilleux en matière de sécurité. En clair, l'offre est totalement inadaptée au marché français.
« La création d'entreprise est faite d'échecs. Le tout est de savoir rebondir », temporise ­Philippe Hayat.>>>

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