Fonctions électives : la percée des femmes au Cameroun
Par Armand ESSOGO, Cameroon Tribune, 31-10-2013
Mme Foning, maire |
2013 a été une année électorale au Cameroun. Mais les
élections n’ont pas seulement permis un renouvellement du personnel
politique conformément aux usages. Elles ont surtout donné la latitude
aux Camerounais d’exposer leur adhésion à l’approche genre.
C’est vrai qu’au Cameroun, les femmes exercent depuis des lustres
des fonctions gouvernementales. On les retrouve également aux postes de
directeurs généraux d’entreprises et depuis quelques années déjà dans
le commandement territorial.
Mais les débats ont toujours enflé autour de la question de l’accès
des Camerounaises à des fonctions électives (maire, adjoint au maire,
député). Très souvent, Elles ont été contraintes de jouer les seconds
rôles en politique. Ceux qui décident leur ont souvent opposé leur
faible capacité à mobiliser des ressources financières pour s’engager
dans les rudes batailles dont seule la politique a le secret. A défaut
d’être élues maires ou députés, les femmes ont été cantonnées au discret
rôle de mobilisation et d’animation des meetings, sans réel impact sur
la marche de la cité. L’injustice a souvent été décriée par des
pionnières. Et sur le terrain, ces dames ont commencé à s’imposer, à
dicter la loi aux hommes et ça a marché. Sauf que la représentativité de
la femme camerounaise dans les exécutifs communaux et à l’hémicycle est
jusque-là restée minime. Cette tendance vient d’être inversée lors des
dernières élections législatives et municipales. A l’Assemblée
nationale, les femmes vont occuper 56 fauteuils de députés. Lors de la 8e
législature, elles n’étaient que 25 à légiférer et à contrôler l’action
du gouvernement. Une telle percée, loin d’être le fait du hasard, est
la résultante d’une série de facteurs.
Au plan strictement politique, le président de la République, n’a
jamais caché sa volonté d’accorder plus d’espace aux femmes. Dans sa
formation politique, le RDPC, des efforts ont ainsi été faits pour
injecter les femmes dans les fonctions électives (maire, adjoint au
maire, député). Mais les résistances ont parfois été fortes. Il a donc
fallu de la détermination pour que lors des dernières investitures, le
RDPC ouvre ses listes à ses militantes pour la course à un siège de
conseiller municipal ou de député. Les lignes ont bougé et la
représentation des femmes a explosé à l’Assemblée nationale. Le RDPC, à
lui seul, a fourni 47 députés. Dans les autres formations politiques à
savoir le SDF, l’UNDP, l’UDC et l’UPC le plaidoyer de la société civile a
été entendu. Les femmes n’ont pas été oubliées.>>>
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