CEMAC: Pourquoi la croissance est en berne
Par Jocelyne NDOUYOU, Cameroon Tribune, 31-10-2013
Repli des activités dans les BTP et diminution de la production pétrolière sont les raisons évoquées.
En 2013, les prévisions de croissance au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) passent de 4,1% à 2,6%. C’est ce qui ressort de la troisième session du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). De prime abord, Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et président du CPM impute le ralentissement
de la croissance économique de la sous-région à celui de l’économie
mondiale.
Mais aussi à des raisons propres à la communauté. Parmi
celles-ci, on peut citer la baisse des investissements publics, le repli
des activités dans le secteur des bâtiments et travaux publics, la
baisse de la production pétrolière. Par ailleurs, le gouverneur s’est
montré ferme, quant à savoir lequel des six pays de la sous région tire
les autres vers le bas ou vers le haut. « Nous ne prenons pas les Etats
individuellement, mais nous englobons toute la communauté et nous sommes
solidaires les uns envers les autres », a-t-il martelé. Mais il n’y a
pas que de mauvaises nouvelles au sein de la communauté.
La
troisième session du CPM pour l’année 2013 a également permis d’adopter
plusieurs résolutions. Notamment celle de baisser le taux directeur de
la banque de 25 points. Il est ainsi passé de 3,50% à 3,25%. « C’est une
façon pour la BEAC d’aider le financement de l’économie de la
sous-région », a expliqué le gouverneur. Et il souligne que cette mesure
ne pourra être optimisée que si elle est appliquée dans un climat des
affaires amélioré et avec un meilleur encadrement des petites et
moyennes entreprises.
L’autre
bonne nouvelle est l’adoption d’un dispositif réglementaire régissant
le refinancement des titres publics émis par les Etats par voies
d’adjudication ou de syndication. Une première dans la sous-région.
« Ceci veut dire que désormais, la banque centrale peut donner une
avance à un établissement de crédit qui a pris part à une émission de
titres publics pour qu’il puisse poursuivre ses activités, en cas de
nécessité », précise Lucas Abaga Nchama. Mais cela se fera sous
certaines conditions. La BEAC n’acceptera pas de cumul d’arriérés de
paiement par exemple.
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