On y voit plus clair dans l'incitation à l’investissement privé
Par Jocelyne N.-MOULIOM, Cameroon Tribune, 26-11-2013
Un arrêté du ministre des Finances revient sur les modalités de mise en œuvre des privilèges fiscaux et douaniers prévus dans la loi du 18 avril 2013.
Le 19 novembre dernier, Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances (Minfi), a signé un arrêté précisant les modalités de mise en œuvre des avantages fiscaux et douaniers de la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé
au Cameroun. D’une manière générale, ces précisions sont de deux
ordres. Celles concernant les entreprises nouvelles et celles liées aux
entreprises existantes.
Les avantages accordés aux entreprises nouvelles
Ici,
les entreprises bénéficient de différents avantages, selon qu’elles sont
dans leur phase d’installation ou dans leur phase d’exploitation.
*Pendant la phase d’installation
Une
entreprise nouvelle au Cameroun bénéficie, au titre de la fiscalité
interne (droits d’enregistrement, taxe sur la valeur ajoutée), de
nombreuses exonérations. Il s’agit notamment de l’enregistrement des
baux d’immeubles à usage exclusivement professionnel ; des droits de
mutation sur l’acquisition des immeubles, terrains et bâtiments
indispensables à la réalisation du projet. L’enregistrement des contrats
de fourniture des équipements et de la construction des immeubles et
installations nécessaires à la réalisation du programme
d’investissement, des contrats de concession et des actes de création ou
d’augmentation de capital sont également concernés par ces
exonérations. Au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ces
entreprises y sont soustraites pour ce qui est des prestations de
services liées à la mise en place du projet et provenant de l’étranger ;
des importations des équipements et matériels. Elles sont aussi
exonérées de patente pendant toute la phase d’installation, dans le
volet de la fiscalité locale.
*Pendant la phase d’exploitation
En
fonction de la catégorie à laquelle elles appartiennent, les entreprises
ont d’autres avantages. Par exemple, un investisseur qui souhaite
injecter moins d’un milliard de F en cinq ans en créant au moins un
emploi par tranche de 20 millions dans les secteurs industriel,
touristique, artisanal agricole, de l’élevage et de la pêche ; ou en
exportant au moins 25% de sa production, entre autres, a sa part de
bénéfices. Ce sont : 50% d’impôts à payer pendant cinq ans ;
enregistrement gratuit des actes relatifs à l’augmentation, la
réduction, au remboursement et à la liquidation du capital social, etc.
Les outils, équipements, pièces de rechange, produits intermédiaires,
fournitures et consommables n’ayant pas de similaires fabriqués
localement bénéficient de 5% de réduction du droit de douane à
l’importation. Si une entreprise est prête à investir plus d’un milliard
de F sur cinq ans, avec au moins l’un des critères cités plus haut,
elle bénéficie des mêmes avantages.
Les
avantages sont un peu plus importants pour les entreprises avec des
projets de plus de cinq milliards de F. En effet, le Minfi dans son
arrêté précise que cette catégorie bénéficie entre autres de 75% de
réduction d’impôts sur les sociétés ou sur les bénéfices pendant cinq
ans et de 50% de la 6e à la 10e année.
Les avantages accordés aux entreprises existantes
Dans
l’article 7 de l’arrêté du Minfi, il est dit que les entreprises
existantes agréées au régime des incitations communes de la loi du 18
avril 2013 bénéficient également d’avantages. Ceci lorsqu’elles veulent
étendre leurs capacités de production, renouveler leur outil de
production ou transformer leurs activités d’au moins 20% ou augmenter le
personnel camerounais. Ainsi donc, les entreprises des secteurs
industriel, touristique, sportif, culturel, sanitaire, éducatif,
énergétique, artisanal, agricole, de l’élevage, de la pêche, de
l’habitat social, bénéficient d’une réduction d’impôts de l’ordre de 25%
du montant des investissements, entre autres.
Les avantages spécifiques
Sont
concernés ici, les activités et les objectifs précis tels que le
financement d’activités sportives, culturelles ou sociales ; le
financement d’activités d’intérêt public en zone rurale (école, centres
de santé, marché, dessertes routières, points d’eau…) ; le recrutement
d’au moins cinq jeunes diplômés de l’enseignement supérieur par an, etc.
Et pour le cas d’espèce, les entreprises engagées bénéficient d’un
crédit à l’impôt sur le revenu équivalent à 25% du montant des
investissements consentis et au montant des charges patronales versées
pour les diplômés du supérieur.
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