Orientation scolaire: Le casse-tête
Par Yvette MBASSI, Cameroon Tribune, 12-08-2013
C’est que choisir son orientation à cet âge-là, et même plus tard,
est souvent une épreuve pour les élèves comme pour les parents. Eh oui,
il est bien loin le bel âge de 5 ans, quand Martine N. et ses
congénères, à la question « Tu veux faire quoi comme métier plus
tard ? », s’écriaient « pompier », « pilote », « hôtesse de l’air »... A
15 ou 17 ans, les réponses sont plus souvent vagues. Les affres du
choix de la « bonne » seconde, de la filière générale ou technique et
même des études post-bac qui conviennent sont passées par là. Dans les
chaumières, les débats se font houleux. Chez les Ongtokono, il n’est pas
jusqu’au grand-père pour intervenir. « Mon petit-fils doit renoncer aux
études de Droit que lui conseillent ses parents pour devenir avocat.
J’ai dit que moi vivant ou mort, personne dans ma descendance ne fera
les métiers de loi. Avocats, notaires et autres sont tous des menteurs
professionnels, des corrompus qui finiront mal », assure-t-il du haut de
ses 75 ans, grisonnant. « L’ancêtre » ne s’est jamais remis de la perte
d’un procès, mieux négocié par l’avocat de la partie adverse.
«J'ai 16 ans. Je passe en terminale. La perspective d'avoir mon bac
bientôt et de devoir en faire quelque chose me tracasse, m'angoisse et
ça atteint des proportions démesurées.
Je suis en série B, une filière où les élèves que je côtoie sont
ambitieux, rêvent d'excellence et même de métiers improbables, mais ils
sont passionnés ou déterminés. L'autre problème avec cette filière,
c'est qu'elle ouvre des portes vers presque tout. J'ai atteint le stade
de demander autres « En quoi vous me voyez plus tard? ». Dans une
société où l'on t'offre une éducation, te laisse rêver des métiers les
plus fantaisistes et quelques années plus tard on te tombe dessus avec
des statistiques très précises sur le taux de chômage, taux de
réussite... J'ai peur de finir par embrasser une filière pour trouver un
boulot facilement et gagner de l'argent… » Depuis qu’elle a son
probatoire en poche, Martine N. ne cesse de remuer ses méninges en
rapport avec son avenir professionnel. Elle interroge aînés et adultes,
visite des sites sur Internet, essayant de trouver des réponses à ses
préoccupations d’orientation scolaire.
Nos solutions optimales et accessibles sur
Les élèves et les familles le savent donc : il n’est jamais trop tôt
pour penser à son orientation scolaire. Mais comment faire le bon choix de sa future filière de formation ? Comment réussir l’orientation de son
enfant en respectant ses désirs, ses qualités et ses points forts ?
« C’est la motivation qui est le principal moteur pour le jeune dans le
choix de son cursus », assure formellement Jane K., conseiller
d’orientation. Insuffisant, de l’avis de certains parents. « Les
adolescents sont inconstants. On ne peut pas se contenter d’observer
leur indice de motivation. Quand nous étions au lycée, les notes que tu
avais dans les matières de base permettaient que tu sois aiguillonné
vers l’une ou l’autre des séries disponibles. Ça n’a pas beaucoup changé
de nos jours. Nous cherchons beaucoup par nous-mêmes en tant que
parents, mais nous ne voulons rien imposer à nos enfants », dit un
parent s’avouant largué sur le sujet.
Pour autant, son enfant n’est pas rassuré. « Il y a tellement de
filières, tellement de diplômes que je suis déboussolé à la fin. Je me
dis 17 ans, c’est trop jeune pour choisir un métier. Pourtant à cet
âge-là, mes parents travaillaient déjà, ils avaient leur propre affaire.
A des moments, je me dis que je devrais prendre une année sabbatique
pour mieux réfléchir à tout ça », confie le jeune homme. Toujours est-il
qu’il faudra bien se décider, tôt ou tard.
Commentaires
Enregistrer un commentaire