De nouveaux investissements pour l’élevage

Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune, 13-08-2013

Les experts du secteur, réunis depuis mardi à Yaoundé, travaillent à la mise sur pied d’une plate-forme devant s’en charger.

http://cameroon-tribune.cmElles sont 250 millions en Afrique subsaharienne, les personnes pauvres tirant leurs revenus et leurs moyens de subsistance du bétail. Avec une contribution de 10% au produit intérieur brut (Pib) de cette zone, soit 30% du Pib agricole , l’élevage du bétail peut apporter plus aux économies de cette partie du continent. Seul problème, on n’investit pas assez dans ce secteur. A Maputo en 2003, les chefs d’Etat se sont accordés à investir au moins 10% de leur budget national dans l’agriculture en général. Et en 2005, on s’est dit que 3%  de ce budget devait aller à l’élevage. Aujourd’hui, on est encore à moins de 1% », confie Simplice Nouala, chef d’unités productions animales au Bureau inter-africain des Ressources animales de l’Union Africaine (UA-BIRA).

Au Cameroun, pour amener les décideurs politiques à prendre conscience de la nécessité d’accorder plus d’importance à l’élevage, les acteurs ont convenu de la mise sur pied d’une plate-forme d’appui servant à la revue et à la formulation des politiques de développement dudit secteur. Les concertations ont démarré hier à Yaoundé dans le cadre d’un atelier ouvert par Dr. Taïga, ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), en présence de Mai Moussa Abari, représentant-résident de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Cameroun. L’ossature de cette plate-forme sera connue au terme de trois jours de travaux. C’est à elle que reviendra la charge de mener le plaidoyer auprès des autorités afin qu’elles débloquent plus de fonds en direction du secteur. Pour cela, il faudra convaincre par les données.
La collecte des statistiques sur l’élevage dans chaque pays est l’une des composantes de la mise en œuvre du Programme de renforcement de la gouvernance vétérinaire en Afrique (Vet-Gov), mis sur pied par l’UA et officiellement lancé au Cameroun hier après le lancement régional en juillet 2012 à Libreville au Gabon. S’étalant sur cinq années (2012-2016), Vet-Gov est financé à hauteur de 30 millions d’euros, (environ 19,65 milliards de F) par l’Union européenne et une contribution de 1,2 million d’euros, (près de 786 millions de F) de l’UA. Pour sa part, le ministre Taïga s’est voulu optimiste quant à l’aboutissement de ce programme qui « sera une réussite éclatante ». Pour l’heure, les chiffres poussent à l’action. En effet, des estimations de la FAO font état de ce que la demande en produits animaux ira croissante, soit une moyenne annuelle de 3,2%. Les mêmes sources indiquent que 50 à 70% de cette demande seront satisfaites par les importations.

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