Que peut-on attendre du F CFA ?

Par Eric Vincent FOMO, Cameroon Tribune, 19-04-2014
Une conférence internationale tenue à Dschang mardi dernier sur la problématique de la monnaie et l'émergence de l'Afrique francophone.
Le Pr. Nicolas Agbohou est assez clair : pour être émergente, l’Afrique francophone a deux solutions. La première consiste à créer la monnaie commune africaine. Cette monnaie va changer la vie des populations en ce sens qu’elle va donner à l’Etat la maîtrise de la banque centrale. Et à ce moment, l’Afrique pourra octroyer des crédits à ses fils et filles afin qu’ils puissent financer les projets de développement. La deuxième solution consiste en la transformation locale de toutes les matières premières en produits finis, ce qui mettra fin à la pauvreté. Puisque, précise l’enseignant, « lorsque vous exportez les matières premières, vous ne faites que vous appauvrir ».

Les propositions de cet éminent enseignant des sciences et techniques économiques à l’université de Versailles St Quentin en France et disciple du regretté Joseph Tchundjang Pouemi ont été faites mardi dernier, lors d’une conférence internationale à Dschang, département de la Menoua, région de l’Ouest. Le thème : « Monnaie et émergence de l’Afrique : le franc CFA en question ». En d’autres termes, il s’agissait de voir si le F CFA peut permettre l’émergence de l’Afrique. Comme intervenants, les Pr. Nicolas Agbohou, auteur de « Le franc CFA et l’euro contre l’Afrique » ; Désiré Mandilou, auteur de « Finance mondiale : la force du caïman », David Kamdem, doyen de la Faculté des sciences économiques de l’Université de Dschang ; et les Dr Anatole Tchounga et François Ndengue, économistes.
En un peu plus de deux heures, ces intellectuels ont démontré que l’Afrique, pour se développer, a besoin de créer sa propre monnaie. Les exemples tirés du dollar, la monnaie américaine déjà utilisée dans 19 pays africains, ou encore du yuan chinois sont patents de ce que la monnaie nationale « structure une économie et constitue l’un des leviers de développement d’un pays ». Le Pr Désiré Mandilou a par exemple indiqué que si rien n’est fait demain, « les Africains redeviendront des esclaves puisqu’on est en train de les reconquérir pour jouer ce rôle ».>>>

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