Pouzzolane : la chasse aux carrières
La quête de cet intrant dans la fabrication du ciment pousse les industries à de véritables raids sur les sites.
Carrière de Djoungo dans
l’arrondissement de Mombo, département du Moungo. En cette matinée du
lundi 21 avril, le soleil est haut. A la faveur de la tournée du
gouverneur de la région du Littoral, les responsables de Cimencam ont
laissé entrer la délégation.
Dans ce site situé à environ 70 km de
Douala, les mesures de sécurité sont strictes : port des Epi
(équipements de protection individuelle) recommandé sur une plaque à
gauche ; orientation précise sur le site : zone de criblage – zone de
chargement – sommet. Là où nous n’irons pas. Trop risqué.
Juste à gauche du site, on peut voir une
haute montagne, au milieu de laquelle dégringole une espèce de couche
noirâtre. Au loin, on aperçoit des nuages de poussière. « Nous tenons
beaucoup à la sécurité ici », lance un responsable. Un autre est plus
explicite sur les opérations : « La pouzzolane noire est extraite et
mélangée à la pouzzolane rouge. Le bulldozer, après le mélange, va
verser le tout dans un camion qui, pesé, va transporter sur Douala. »
Selon nos sources, entre 26 et 29 tonnes
par camion sortent par jour de cette carrière de Cimencam, quand la
demande en pouzzolane est forte, avec au moins trois rotations par
camion. Hors du site, on peut apercevoir d’autres carrières appartenant à
des particuliers…
Ce manège ne laisse pas indifférente la
commune de Mombo qui reconnaît en tirer des revenus. Ceux-ci varient en
fonction de la tonne. Environ trente de millions F sont reversés par an.
Mais le maire Jean Blaise Djouokou en veut plus : « Nous interpellons
ces entreprises sur le souci d’accompagner le développement. Ces taxes
ne suffisent plus à résoudre les problèmes des populations. Que
désormais, le cadre formel réglementaire de la prise en compte du cahier
de charge annuel des entreprises soit une chose vraie. » A en croire le
maire, accompagner le développement sous-entendrait : soutenir des
projets, notamment l’adduction en eau potable, la construction d’un
dispensaire, du fait de la dangerosité et des menaces environnementales
liées à l’émanation des poussières.
Le message « d’accompagnement du
développement » vaut pour les autres entreprises telles que Cimaf, qui
elle aussi exploite la pouzzolane pour son ciment déjà en production.
Dangote, dans sa recherche a opté entre autres, pour la région du
Sud-Ouest.>>>
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