Axe Ngaoundéré-Yaoundé: la concurrence est rude
Le train, le bus et l’avion dans la bataille du transport des biens et des personnes.
Sabongari
gare grouille de monde en cette fin de matinée. En provenance des
différentes villes du Septentrion (Kousseri, Maroua, Yagoua, Garoua,
Guider, Touboro, Kaélé…) voire de N’Djamena au Tchad, bus et mini-bus
déversent passagers et marchandises à un rythme soutenu. Pour certains
voyageurs, Ngaoundéré constitue le terminus. Pour d’autres, -
l’écrasante majorité-, la ville château d’eau du Cameroun n’est qu’un
arrêt. Pour emprunter au langage de l’aviation civile, les
« correspondances » pour les autres destinations du pays, notamment vers
le Sud, se prennent à Ngaoundéré, véritable « hub ».
Ternes
en matinée, Sabongari gare et Madagascar gare, zones abritant les
différentes agences de voyages, commencent à s’animer vers 13h. Les bus
des différentes agences de voyage font les va et vient entre leurs
terminaux, la gare Camrail et l’aéroport de Ngaoundéré (le lundi et le
vendredi). L’offre en transport est variée et diversifiée. Les voyageurs
ont désormais la possibilité de se déplacer entre Ngaoundéré et Yaoundé
par train, par bus ou alors par avion. Pour attirer la clientèle, les
opérateurs se livrent donc une rude concurrence sur cette ligne. Les
flux des voyageurs sont très importants. Depuis quelques mois, les
métropoles de Ngaoundéré et de Yaoundé sont désormais reliées par une
route entièrement bitumée qui serpente les savanes de l’Adamaoua
(Meiganga), les steppes et les forêts de l’Est (Garoua Boulaï, Bertoua,
Abong Mbang) et du Centre (Ayos, Awae). Les camions transportant les
marchandises en direction du Grand Nord et de Ndjamena au Tchad ne sont
plus les principaux utilisateurs de ce tronçon. Cet axe est exploité de
plus en plus par les véhicules de tourisme et les agences de voyages.
Plus de cinq compagnies de transport par car et autobus (National, Super
Narral, Alliance, Touristique express, Global voyages) sont actives
entre Yaoundé et Ngaoundéré.
Exit
donc le temps où le train avait le monopole entre Ngaoundéré et
Yaoundé. Les différents acteurs se livrent une guerre sans merci. Les
agences bousculent les positions de Camrail, l’opérateur traditionnel et
historique sur cette ligne. Depuis janvier dernier, Camair-Co est aussi
entrée dans le jeu. La compagnie nationale de transport aérien effectue
deux rotations par semaine, le lundi et le vendredi, sur Ngaoundéré.
Elle envisage même d’ajouter une troisième fréquence, les dimanches.
Adoum Babba Djama’a, chef d’escale de Camair-Co de Ngaoundéré, ne fait
pas la fine bouche. « Le taux de remplissage des avions est
intéressant», s’enorgueillit-il.>>>
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