Tunisie: Portrait d'un pionnier du recyclage, Abdelkader Missaoui

HuffPost Maghreb avec TAP,  14-03-2014 
Tunisie recyclage Abdelkader MissaouiAbdelkader Missaoui, 39 ans, diplômé de la faculté des sciences de la géologie de l’environnement, a réussi à créer un projet rentable en donnant une seconde vie aux déchets.
Au moment ou de nombreux tunisiens se contentent de se plaindre de la pollution et de la prolifération des décharges, ce bosseur a pensé à faire du problème une solution.

Parti de rien, cet originaire des environs de Sbeitla à Kasserine, gère, aujourd’hui, une société de collecte, de transport et de tri des déchets non dangereux et recyclables, Eco-Gad qui "vaut 500 mille dinars".
Le recyclage, une passion plus qu'un business
C’est une simple phrase "les déchets, source de richesse" inscrite sur un mur de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) qui le décide définitivement à s'engager dans la voie du recyclage des déchets, notamment ceux des emballages.
24%, des déchets ménagers solides, produits en Tunisie (2,423 millions de tonnes par an) sont fait de papier et de carton
Le jeune promoteur qui croit à la loi de la conservation de la matière d'Antoine Laurent Lavoisier "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme", prend les choses en main dès sa sortie de la faculté.
"Dans nos poubelles, se trouvent des mines d’or qu’on peut, exploiter, quasiment pour rien et faire fortune", raconte ce jeune dirigeant qui se déplace, aujourd'hui, constamment entre plusieurs gouvernorats pour gérer ses centres de tri.
"Je rêve d’en créer un dans chaque gouvernorat car je sais que de tels projets réussissent et contribuent à résoudre
le problème de pollution dont souffre notre pays, faute de systèmes de gestion des déchets efficaces", dit-il.
"Gadour" comme l'appellent ses proches et ses amis ne cache pas son obsession pour la transformation des déchets. "J'ai parfois envie de déverser toutes les poubelles et de fouiner dedans, car je suis toujours certain de trouver des objets
précieux à transformer", lance-t-il, sans réserve.
Et d'ajouter "oui, je suis un chiffonnier mais un chiffonnier intelligent qui ne cherche pas la survie, mais plutôt la valeur ajoutée, l'innovation et l'art de transformer des choses délaissées en objets utiles et agréables".
L'histoire d'un "self-made-man"
"Il suffit d'avoir l'idée, la volonté et le souffle pour aller de l'avant et réaliser ses rêves", affirme cet homme en se souvenant qu'au départ, il ne disposait que d'une somme de mille dinars pour démarrer son projet.
Il reconnait avoir bénéficié, tout de même, à ses débuts, d’une formation à l’initiative privée de la part de structures d'appui aux jeunes promoteurs. Mais, tout le reste est "une histoire de self-made-man".
Missaoui, qui poursuit ses études pour obtenir son doctorat et ne cesse d'approfondir ses connaissances sur le recyclage, pense qu'en Tunisie, "90% des déchets sont recyclables". >>>

 

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