Bassistes camerounais: Quand le talent l’emporte
Par Monica NKODO, Cameroon Tribune, 20-03-2014
Ils sont connus à travers le monde.
Le doigté de leur basse, les légendes de la musique, de James Brown à
Miles Davis en passant par Herbie Hancock, la veulent dans leurs
meilleurs succès.
Eux, ce sont les bassistes camerounais. Aladji Touré, Jean Dikoto
Mandengue, Richard Bona, André Manga, sans oublier la grande saga des
« Sabba Lecco », pour ne citer que ceux-là. Ces étoiles de la basse ont
la reconnaissance de New York, Los Angeles, Chicago ou Atlanta. Les
Etats-Unis et l’Europe semblent être à leurs pieds. Pourtant, ces hommes
sont partis de rien pour atteindre les sommets, se formant auprès de
« grands frères », dans des studios improvisés.
Aujourd’hui, de jeunes
bassistes marchent sur leurs traces, développant leur talent tant bien
que mal auprès des aînés ou dans des cabarets. D’autres encore, gâtés
par le génie, se débrouillent d’eux-mêmes, faute d’écoles de musique.
De quoi reposer la problématique de la
formation des musiciens en général au Cameroun. Finalement, la musique
n’est-elle pas qu’une question de talent ? Bien sûr il faut des bases
solides, qu’une formation (dans une école ou auprès d’un aîné) peut
apporter. Mais maîtriser son art, ne faire plus qu’un avec sa guitare
basse, c’est une question de vocation. Dans l’univers des bassistes
camerounais, des générations naissent et se croisent, comme une
évolution en chaîne. Ils grandissent en écoutant ceux qui les précèdent,
s’inspirent d’eux. Richard Epesse, Francis Mbappe, Gros Ngolle Pokossi,
Hilaire Penda ou encore Stéphane Manga dit Kool bass, ont fait leurs
scènes après d’autres, et après eux, d’autres viendront. Comment, malgré
le chemin sinueux de la débrouille parviennent-ils à se faire un nom
dans les plus hautes sphères musicales ? CT se penche sur le mystère.
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