Public-privé : encore des efforts
Par Jean Marie NZEKOUE, Cameroon Tribune, 11-03-2014
La 5e édition du Cameroon Business Forum a vécu. La récente tenue dans la capitale économique de la traditionnelle concertation entre le secteur public et le secteur privé a donné l’occasion aux différents intervenants d’évaluer le chemin parcouru et ce qui reste à faire pour améliorer le climat des affaires au Cameroun. La configuration du cadre de travail et l’identité des participants en dit long sur la volonté du gouvernement-régulateur de réduire le fossé entre les pouvoirs publics d’une part et les opérateurs économiques de l’autre, en vue de faire du Forum un cadre idéal de dialogue pour un partenariat plus harmonieux et efficace.
C’est un grand mérite pour le gouvernement d’avoir rendu possible et entretenu cette concertation, répondant ainsi aux vœux maintes fois exprimés, par les milieux d’affaires qui ont toujours sollicité un meilleur accompagnement de leurs activités par la force publique. La volonté affichée de part et d’autre ne fait l’ombre d’aucun doute. Le gouvernement, par exemple, à travers le ministère de l’Economie, a balisé la voie à suivre à travers les réformes engagées et le « faire connaître ». Le secteur privé, quant à lui, se montre toujours disponible pour apporter sa pierre à l’édifice comme l’atteste la batterie des propositions faites récemment par le Gicam dans la perspective de l’émergence. Ceci dit, il est regrettable que cette volonté des uns et des autres d’améliorer le climat des affaires au Cameroun se heurte encore à des résistances insoupçonnées. Que la récente concertation se tienne au moment où on observe un recul relatif du Cameroun dans le classement mondial du « Doing Business » n’est pas un détail anodin. Cette position inconfortable peut sembler injuste compte tenu des mesures fortes adoptées l’année dernière. Aussi paradoxal que cela puisse paraître et en dépit de quelques acquis solides, le partenariat public-privé s’apparente encore aux deux revers d’une médaille. Côté pile, on peut relever en 2013 la création d’une agence de promotion des petites et moyennes entreprises, la mise en place d’un centre-pilote de dédouanement des voitures au port de Douala, la promulgation de la loi portant code d’incitation aux investissements qui s’ajoutent aux structures existantes comme l’Agence de promotion des investissements, le Centre des formalités de création d’entreprises, etc. Coté face, la pratique des affaires au quotidien se heurte encore à de nombreux goulots d’étranglement susceptibles de décourager la meilleure des volontés. On a beau parler d’exonérations et autres facilités, la triste réalité veut que l’opérateur économique continue à percevoir le contrôleur des impôts ou l’agent municipal du coin comme des obstacles. En dépit des réformes déjà engagées, il existe comme un mur de méfiance. A tort ou à raison, les hommes d’affaires évoquent le coût des facteurs de production dont l’énergie, la pression fiscale et autres tracasseries au quotidien. Le rapport entre le monde des affaires et l’administration publique se perçoit souvent sous l’angle de la confrontation alors qu’on s’attend à plus de synergie et de complémentarité au service d’un Cameroun qui gagne. Dans les vieux pays industrialisés comme dans les pays émergents qui nous servent de modèles, les structures publiques en charge de la promotion des investissements ou du commerce extérieur travaillent main dans la main avec le privé pour stimuler l’emploi et la création des richesses.>>>
La 5e édition du Cameroon Business Forum a vécu. La récente tenue dans la capitale économique de la traditionnelle concertation entre le secteur public et le secteur privé a donné l’occasion aux différents intervenants d’évaluer le chemin parcouru et ce qui reste à faire pour améliorer le climat des affaires au Cameroun. La configuration du cadre de travail et l’identité des participants en dit long sur la volonté du gouvernement-régulateur de réduire le fossé entre les pouvoirs publics d’une part et les opérateurs économiques de l’autre, en vue de faire du Forum un cadre idéal de dialogue pour un partenariat plus harmonieux et efficace.
C’est un grand mérite pour le gouvernement d’avoir rendu possible et entretenu cette concertation, répondant ainsi aux vœux maintes fois exprimés, par les milieux d’affaires qui ont toujours sollicité un meilleur accompagnement de leurs activités par la force publique. La volonté affichée de part et d’autre ne fait l’ombre d’aucun doute. Le gouvernement, par exemple, à travers le ministère de l’Economie, a balisé la voie à suivre à travers les réformes engagées et le « faire connaître ». Le secteur privé, quant à lui, se montre toujours disponible pour apporter sa pierre à l’édifice comme l’atteste la batterie des propositions faites récemment par le Gicam dans la perspective de l’émergence. Ceci dit, il est regrettable que cette volonté des uns et des autres d’améliorer le climat des affaires au Cameroun se heurte encore à des résistances insoupçonnées. Que la récente concertation se tienne au moment où on observe un recul relatif du Cameroun dans le classement mondial du « Doing Business » n’est pas un détail anodin. Cette position inconfortable peut sembler injuste compte tenu des mesures fortes adoptées l’année dernière. Aussi paradoxal que cela puisse paraître et en dépit de quelques acquis solides, le partenariat public-privé s’apparente encore aux deux revers d’une médaille. Côté pile, on peut relever en 2013 la création d’une agence de promotion des petites et moyennes entreprises, la mise en place d’un centre-pilote de dédouanement des voitures au port de Douala, la promulgation de la loi portant code d’incitation aux investissements qui s’ajoutent aux structures existantes comme l’Agence de promotion des investissements, le Centre des formalités de création d’entreprises, etc. Coté face, la pratique des affaires au quotidien se heurte encore à de nombreux goulots d’étranglement susceptibles de décourager la meilleure des volontés. On a beau parler d’exonérations et autres facilités, la triste réalité veut que l’opérateur économique continue à percevoir le contrôleur des impôts ou l’agent municipal du coin comme des obstacles. En dépit des réformes déjà engagées, il existe comme un mur de méfiance. A tort ou à raison, les hommes d’affaires évoquent le coût des facteurs de production dont l’énergie, la pression fiscale et autres tracasseries au quotidien. Le rapport entre le monde des affaires et l’administration publique se perçoit souvent sous l’angle de la confrontation alors qu’on s’attend à plus de synergie et de complémentarité au service d’un Cameroun qui gagne. Dans les vieux pays industrialisés comme dans les pays émergents qui nous servent de modèles, les structures publiques en charge de la promotion des investissements ou du commerce extérieur travaillent main dans la main avec le privé pour stimuler l’emploi et la création des richesses.>>>
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