5 conseils pour rebondir après un échec
Par Marie-Pierre Noguès-Ledru, pourseformer.fr, 01-2014
Un échec professionnel, même s’il n’est jamais facile à vivre, est toujours une occasion d’apprendre. 5 conseils pour le supporter, et surtout en tirer des bénéfices.
On apprend à marcher en tombant, à parler en butant sur les syllabes. L’échec est inhérent à l’apprentissage. “Savoir le gérer est fondamental, car toute avancée professionnelle comporte des essais qu’on ne peut pas réussir du premier coup, souligne Anne Tricault, formatrice PRH [parcours ressources humaines]. Le risque d’échouer est inhérent à la prise de risque. Le refuser, c’est s’enfermer dans une zone de sécurité qui limite sa vie et les opportunités de progresser.”
1. Attention au “même pas mal !”
Il n’en reste pas moins que vivre cette expérience est toujours douloureux. “C’est une blessure narcissique. Si la confiance en soi n’est pas assez solide, un ratage peut mettre le doute sur sa propre valeur et faire croire à la personne qu’elle est nulle”, analyse Anne Tricault.
Pour éviter d’affronter cette souffrance, certains nient leur part de responsabilité : “C’est de la faute de mon manager/de mon DG/de mon équipe/de mes clients”, d’autres choisissent le déni : “Même pas mal !” Ils fuient leurs sentiments négatifs, minimisent leur échec et ne prennent pas le temps de faire l’analyse de ce qui s’est passé. Résultat : ils risquent alors de reproduire les mêmes erreurs.
2. Accepter la réalité
Or, pour bien digérer un échec, il faut commencer par le regarder en face. “C’est une étape indispensable. Faire le deuil, c’est accepter la réalité. ‘Je n’aurai pas ce poste’, ‘Ce n’est pas moi qui conduira ce projet’, ‘Mon produit ne sera jamais lancé’… Il ne s’agit de s’enfermer dans l’échec, mais au contraire d’en prendre la mesure pour pouvoir passer à autre chose.
“Certaines personnes restent dans le passé : ‘Si j’avais plus travaillé, si j’avais fait plus de lobbying’… autant de manières ne pas regarder frontalement ce qu’elles ressentent”, observe Anne Tricault. Plus on aura accueilli avec humilité ses sentiments négatifs (tristesse, vexation, déception, culpabilité, honte…), plus vite on pourra se remobiliser pour passer à autre chose.
3. Quel est le message ?
Cette étape passée, et la sensibilité apaisée, il est temps de faire une analyse plus posée de la situation. Tout d’abord, il s’agit de distinguer ce qui dépend de soi et des autres. Un produit peut n’être pas lancé car la DG vient d’annoncer une diminution des budgets marketing, cela n’enlève rien au travail que l’on a fourni et à la valeur de son projet. De tels impondérables sont fréquents dans la vie des entreprises.
Mais il est rare que l’on n’ait pas une part de responsabilité. “Quel est le message de cet échec ? Voilà la question constructive à se poser”, indique Corinne Brunet, coach, fondatrice d'Alice Conseil. “Ai-je surestimé mes capacités ou mes forces physiques ? Sous-estimé les risques ? Négligé les signaux d’alerte ? Suffisamment écouté mon entourage ? Sous-évalué le temps nécessaire ?”
Là encore, l’idée n’est pas de battre sa coulpe, mais d’apprendre de ses erreurs : “La prochaine fois, je sais que je devrais être vigilant sur ma gestion du temps/la confiance que j’accorde à X, mon besoin de sommeil…” Tout en valorisant ce que j’ai accompli de positif avant d’arriver au résultat : mon énergie, ma créativité, ma capacité à convaincre… “C’est la prise de conscience de ces aspects qui va m’aider à maintenir mon estime de moi et à ne pas m’assimiler à cet échec”, souligne Anne Tricault.
4. Oser demander de l’aide
Parler de son échec, oser exprimer sa déception et ses sentiments négatifs, est salutaire même si c’est difficile. Or, avouer un échec nous fait souvent craindre d’être pris pour un looser. “Beaucoup de personnes, en pareilles circonstances, se ferment, note Anne Tricault. C’est dommage, car se couper ainsi dramatise les choses, nous isole et nous empêche de prendre du recul pour digérer l’échec.”
En outre, ce travail d’objectivation du processus qui nous a conduits à l’échec est très délicat à conduire seul. “L’aide extérieure de quelqu’un de confiance, qui nous connaît et nous apprécie, nous permettra de faire la part des choses : relativiser et dédramatiser une situation, nous aider à voir nos points forts que nous ne sommes plus capables de voir, ou au contraire à mettre le doigt sur un dysfonctionnement qu’on a du mal à identifier”, estime Corinne Brunet.>>>
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