France: Les PME et les TPE s'invitent au coeur de l'appareil statistique
Par Matthieu Quiret, journaliste, lesechos.fr,
16-01-2014
La Banque de France, l'Insee ou Bercy s'efforcent d'affiner la connaissance du tissu des PME. La BPI va alimenter avec ses données un nouveau think tank sur le sujet.
La photo du bestiaire des entreprises gagne en netteté. Il y a
quelques années, la statistique nationale faisait peu de différences
entre une grosse boulangerie, un industriel régional ou la petite filiale d'une multinationale. Cette situation qui agaçait les patrons de PME est en train de changer. Dernière décision en date, la Banque de France devrait bientôt lancer un nouvel outil statistique spécialisé dans les TPE de moins de 10 employés.
« Avant
la crise, les PME et les TPE étaient inexistantes, toutes les études en
France ne concernaient que les groupes et les grosses PME, jusqu'à la
moitié des années 2000 », confirme Gérard Soularue, président de la
commission économie et croissance à la Chambre de commerce et
d'industrie de Paris IDF. Pour lui, c'est Bercy, qui, face à la crise a
contribué à remettre ces entreprises dans la lumière en créant notamment
un Observatoire du financement des entreprises.Eclairer l'accès au crédit des TPE-PME
L'Insee et la Banque de France, les deux principaux producteurs de
statistiques d'entreprises en France, ont été chargées d'enrichir leurs
données, notamment pour éclairer le débat sur l'accès des PME au crédit bancaire.
« Les organisations patronales se plaignaient du resserrement du crédit de la part des banques quand ces dernières assuraient le contraire, nos données ont permis d'objectiver le débat »,
explique Jacques Fournier, directeur général des statistiques à la
Banque de France. Ses travaux ont montré que c'est davantage la baisse des demandes de crédit des PME
sous l'effet de la crise que la censure des banques qui crée cette
impression. Jacques Fournier indique aussi que les statistiques de
crédit montrent que les PME obtiennent des prêts de moins de 250.000 euros à des taux modérés de 3 % . « Cela
valide sur le terrain la politique monétaire des banques centrales de
soutien de la demande. L'effet de la crise aurait été bien pire sinon », assure-t-il.
Mieux étudier les petites entreprises
De son côté, l'Insee cherche à mieux étudier les petites entreprises. « Nous
réfléchissons à une meilleure définition des entreprises en travaillant
nos données par entreprise et non plus par entité légale. Il faut
distinguer les PME filiales de groupes et les autres, elles n'ont pas le
même comportement », explique Fabienne Rosenwald, responsable des statistiques sur les entreprises à l'institut.
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