Startup Africa Paris : 10 start-up africaines à l'assaut du capital-risque
Par BrunoAskenazi, business.lesechos.fr, 26-05-2014
Le temps d’une soirée organisée à La Mutinerie, un
espace de co-working parisien, dix start-up africaines ont défendu leur projet
devant quelques représentants chevronnés de fonds
d’investissement. Découverte.
L'Afrique des start-up à
l'assaut du capital-risque. Le
22 mai avait lieu à Paris le premier concours de pitch
100% Afrique francophone. Face à des fonds d'investissement français
renommés et quelques business angels, 10 fondateurs de start-up dont les activités
sont basées dans des Etats africains ou/et en France ont pu présenter leur
entreprise
sur la scène de la Mutinerie, un espace de co-working. En
complément, trois autres créateurs ont pu intervenir de leur pays via une
liaison vidéo. Tout le monde était soumis au même timing serré pour exposer son
projet et répondre aux questions pointues d'un jury qui a ensuite distingué les
meilleurs à travers quatre prix.
Des
entrepreneurs engagés pour l'Afrique
E-commerce, mode, media, paiement
sur mobile … opérant dans des secteurs assez divers, ces start-up ont en
général deux ou trois ans d'existence et en sont à un point où il leur faut des
fonds pour donner une dimension supérieure à leur projet. Le profil des
dirigeants : de jeunes trentenaires qui ont parfois plaqué un job très
confortable pour entreprendre. Et qui sont partagés entre la France où ils ont
souvent fait des études et leur pays natal dont ils veulent accompagner le développement
économique.
Une démarche quasi militante que
partage Pierrick Chabi, co-organisateur de l'événement, lui même jeune
entrepreneur originaire du Bénin : « Ce qui m'anime, c'est le
co-développement en Afrique subsaharienne francophone. Il s'agit de trouver
comment aider des entrepreneurs issus de la
diaspora africaine en France à réaliser des projets d'avenir dans
leurs pays respectifs».
Désert
financier
Comme son nom l'indique (Startup
Africa Paris « Chop My Money »), l'événement n'est donc pas un
simple coup de com'. Les participants en attendent des retombées très
concrètes : des rendez-vous avec des investisseurs avec, à court terme, de
substantielles levées de fonds. L'un des principaux freins au développement de
ces entreprises est le manque cruel de financement dans leur pays. « Schématiquement, on y
trouve des fonds pour de très gros ou de tout petits projets, mais entre les
deux, pour lever 300.000 euros par exemple, il n'y a pratiquement rien »,
estime Antoine van den Broek, cofondateur de la Mutinerie et co-organisateur de
l'événement. Ce n'est pas la seule problématique à laquelle sont confrontés les
entrepreneurs locaux. Difficulté à trouver des cadres ou des techniciens
bien formés, infrastructures et réseau Internet fragiles, études ou
statistiques économiques peu fiables … les obstacles sont nombreux sur le
chemin.
XAnge, Kima Ventures, Elaia Partner,
ISAI, I&P, AfricAngels … ces investisseurs se sont-ils laissés séduire par
les dix projets, dont certains sont peut-être de futures success-story en
Afrique ? Rendez-vous dans quelques mois pour faire le compte des levées
de fonds.
Les start-up africaines qui ont pitchéAfromania (e-commerce- Sénégal/Burkina Faso)
Abyster (paiement sur mobile – Cameroun)
Fashizblack (presse magazine)
Ouicarry (transport de colis –France/Sénégal)
Yeelenpix (banque d'images en ligne – Sénégal)
Moonlook (vente privée en ligne de créations made in Africa)
Workforce (Application android permettant de sourcer des travailleurs pour des chantiers locaux)
Afrostream (vente en ligne de films et séries afro)
Kerawa (site de petites annonces pour les pays africains)
Quickdo (réseau de bornes d'accès à des livres -Cameroun)
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