Startup Africa Paris : 10 start-up africaines à l'assaut du capital-risque



Le temps d’une soirée organisée à La Mutinerie, un espace de co-working parisien, dix start-up africaines ont défendu leur projet devant quelques représentants chevronnés de fonds d’investissement. Découverte.
L'Afrique des start-up à l'assaut du capital-risque. Le 22 mai avait lieu à Paris le premier concours de pitch 100% Afrique francophone. Face à des fonds d'investissement français renommés et quelques business angels, 10 fondateurs de start-up dont les activités sont basées dans des Etats africains ou/et en France ont pu présenter leur entreprise
sur la scène de la Mutinerie, un espace de co-working. En complément, trois autres créateurs ont pu intervenir de leur pays via une liaison vidéo. Tout le monde était soumis au même timing serré pour exposer son projet et répondre aux questions pointues d'un jury qui a ensuite distingué les meilleurs à travers quatre prix.
Des entrepreneurs engagés pour l'Afrique
E-commerce, mode, media, paiement sur mobile … opérant dans des secteurs assez divers, ces start-up ont en général deux ou trois ans d'existence et en sont à un point où il leur faut des fonds pour donner une dimension supérieure à leur projet. Le profil des dirigeants : de jeunes trentenaires qui ont parfois plaqué un job très confortable pour entreprendre. Et qui sont partagés entre la France où ils ont souvent fait des études et leur pays natal dont ils veulent accompagner le développement économique.
Une démarche quasi militante que partage Pierrick Chabi, co-organisateur de l'événement, lui même jeune entrepreneur originaire du Bénin : « Ce qui m'anime, c'est le co-développement en Afrique subsaharienne francophone. Il s'agit de trouver comment aider des entrepreneurs issus de la diaspora africaine en France à réaliser des projets d'avenir dans leurs pays respectifs».
Désert financier
Comme son nom l'indique (Startup Africa Paris « Chop My Money »), l'événement n'est donc pas un simple coup de com'. Les participants en attendent des retombées très concrètes : des rendez-vous avec des investisseurs avec, à court terme, de substantielles levées de fonds. L'un des principaux freins au développement de ces entreprises est le manque cruel de financement dans leur pays. « Schématiquement, on y trouve des fonds pour de très gros ou de tout petits projets, mais entre les deux, pour lever 300.000 euros par exemple, il n'y a pratiquement rien », estime Antoine van den Broek, cofondateur de la Mutinerie et co-organisateur de l'événement. Ce n'est pas la seule problématique à laquelle sont confrontés les entrepreneurs locaux. Difficulté à trouver des cadres ou des techniciens bien formés, infrastructures et réseau Internet fragiles, études ou statistiques économiques peu fiables … les obstacles sont nombreux sur le chemin.
XAnge, Kima Ventures, Elaia Partner, ISAI, I&P, AfricAngels … ces investisseurs se sont-ils laissés séduire par les dix projets, dont certains sont peut-être de futures success-story en Afrique ? Rendez-vous dans quelques mois pour faire le compte des levées de fonds.
 
Les start-up africaines qui ont pitché

Afromania (e-commerce- Sénégal/Burkina Faso)
Abyster (paiement sur mobile – Cameroun)
Fashizblack (presse magazine)
Ouicarry (transport de colis –France/Sénégal)
Yeelenpix (banque d'images en ligne – Sénégal)
Moonlook (vente privée en ligne de créations made in Africa)
Workforce (Application android permettant de sourcer des travailleurs pour des chantiers locaux)
Afrostream (vente en ligne de films et séries afro)
Kerawa (site de petites annonces pour les pays africains)
Quickdo (réseau de bornes d'accès à des livres -Cameroun)

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