Le Sud-africain Standard Bank lorgne sur le marché bancaire camerounais
Après
l’ouverture d’un bureau de liaison à Abidjan, en Côte d’Ivoire, au mois
de novembre 2013, la Standard Bank, établissement bancaire sud-africain
considéré comme le plus grand prêteur en Afrique, envisage de se
déployer dans l’ensemble des zones UEMOA et CEMAC, notamment au
Cameroun, a appris l’agence Ecofin de sources internes à la banque.
Selon
Greg Goeller, le responsable Afrique de l'unité corporative et
d'investissement de la Standard Bank, en plus de regrouper quelque 148
millions d'individus et un PIB nominal cumulé de 167 milliards de
dollars (environ 83 500 milliards de FCfa), les pays de la CEMAC et de
l’UEMOA ont un important avantage,
qui «réside
dans le fait que leur monnaie (le franc CFA) est garantie par le Trésor
public français, tandis que les devises en cours dans les deux unions
monétaires, sont adossées à l'euro. Cela offre beaucoup plus de
stabilité aux investisseurs du point de vue du risque monétaire».
Ce
responsable de Standard Bank justifie également l’intérêt de cette
institution bancaire pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale
par le fait que, souligne-t-il, «les
entreprises sud-africaines et celles d'une grande partie du monde
occidental, à l'exception évidente de la France, n'ont
traditionnellement joué aucun rôle majeur en Afrique francophone.
Pourtant, le monde ne peut tout simplement plus se permettre de
continuer à ignorer le potentiel de croissance économique de ces pays».
Pour M. Goeller, «bien
que les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique francophone
aient jusqu'à présent été largement liés au secteur des mines et des
ressources, qui compte pour 83,9 % de la valeur totale des transactions
réalisées au Gabon, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, en Guinée, au
Sénégal, en Sierra Leone et au Congo entre 2008 et 2012, cette situation
est appelée à évoluer». En effet,
la Standard Bank estime que d'autres secteurs, dont le pétrole et le
gaz, les infrastructures, les télécommunications, les biens de
consommation à croissance rapide et l'agriculture, vont attirer de plus
en plus d'investisseurs dans ces pays d’Afrique.
Cette
réalité est même déjà observable au Cameroun, pays dans lequel le
gouvernement est engagé dans de grands projets énergétique (électricité,
gaz naturel, énergies renouvelables et pétrole), miniers (Fer de Mbalam
et de Nkout, bauxite de Minim Martap, diamant de Mobilong…),
infrastructurels (plan ferroviaire national) et agro-industriels, dont
la majorité est encore en quête de financements. De plus, de par son
bilinguisme, le Cameroun présente un avantage comparatif par rapport aux
autres pays francophones, pour lesquels M. Goeller craint que «la langue puisse parfois être un léger obstacle» pour la conduite des affaires d’entreprises anglophones telles que la Standard Bank.
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