La délivrance des autorisations suspendue pour l'exploitation minière artisanale
Par Sorèle GUEBEDIANG, Cameroon Tribune, 15-05-2014
La mesure a été prise par le ministre Emmanuel Bonde mercredi dernier, en réponse au désordre qui règne sur les sites.
Le
ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique
(Minmidt), Emmanuel Bondé, a pris la décision mercredi dernier de
suspendre la délivrance, le renouvellement et toute transaction sur les
autorisations d’exploitation minière artisanale sur toute l’étendue du
territoire national.
Cette mesure conservatoire d’une durée de six mois
renouvelable, a été prise afin de permettre au gouvernement de faire le
point sur les acteurs, leurs équipements et de contrôler effectivement
la production de l’or au Cameroun. « A ce niveau, nous sommes dans un
système déclaratif au Cameroun. On ne stoppe pas les activités sur le
terrain, mais on stoppe la délivrance des autorisations d’exploitation
artisanale. Les activités de ces nouveaux acteurs ne cadrent pas avec la
loi. Par conséquent, ils déclarent bien ce qu’ils veulent. D’où la
difficulté que peut avoir le Cameroun à être conforme à l’ITIE
(Initiative pour la transparence dans les industries extractives).
Notamment lorsque la production du Cameroun arrive à une destination et
que la déclaration qui est faite se trouve différente de celle qui est à
la base, alors qu’il faut concilier les déclarations », explique
Thérèse Olomo Belinga, chef de la division des affaires juridiques au
Minmidt. Elle poursuit : « Si cette activité continue, le Cameroun ne
pourra jamais concilier les déclarations en ce qui concerne l’or et le
diamant. »
Et de
renchérir : « Ces opérateurs ont profité d’un vide juridique parce que
le code minier avait prévu des catégories d’exploitants miniers. Pour
intervenir dans ces domaines, ces opérateurs opèrent avec la complicité
des Camerounais. Ils ont aussi trompé les véritables artisans
camerounais notamment ceux qui sollicitent l’exploitation artisanale
auprès des autorités compétentes, à en demander davantage», précise Mme
Thérèse Olomo Belinga. Ceci pour la simple raison que certains artisans
camerounais ne peuvent pas eux-mêmes exploiter sous le prétexte qu’ils
recherchent un partenaire technico-financier avec lequel ils signent un
contrat. « Nous ne sommes pas sûrs que ce partenaire puisse contrôler
quelque chose. C’est pourquoi, on a constaté qu’il y a une attribution
massive des autorisations artisanales qui sont rachetées par ces
partenaires technico-financiers qu’on retrouve sur le terrain avec des
engins », conclue-elle. Une situation qui a une incidence sur les
recettes et les activités de ces acteurs qui n’appartiennent ni au
secteur minier, ni au secteur civil.
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