Le manioc s’enracine pour l'industrie
Par Steve Libam, Cameroon Tribune, 08-09-2013
La multiplication des parcs à bois permet d’envisager de bonnes perspectives pour l’expansion de la culture.
A Edéa dans la Sanaga-maritime, le ministre de l’Agriculture et du
Développement rural (Minader), Essimi Menye, a une nouvelle fois plaidé
pour une industrialisation de la filière manioc. C’était à l’occasion
du premier comité de pilotage du Programme de développement et
valorisation des racines, des tubercules et du plantain (Pdvrtp) le
jeudi 5 septembre 2013. Pour le Minader, le manioc doit devenir une
matière première pour plusieurs sous-produits dans l’industrie. Son
amidon est entre autres, utilisé par des géants de l’agroalimentaire
pour la confection des cubes aromatiques en cuisine. Il peut aussi
servir à faire du sucre, de la semoule et même remplacer le maïs dans la
bière. Côté boulangeries le potentiel est énorme.
D’après des
projections du Minader, si les boulangers utilisent 10 % de farine de
manioc dans la confection du pain, la demande annuelle nationale
s’élèverait autour de 50 .000 tonnes de manioc par an, soient environ
25.000 ha de manioc à cultiver.
« Nous
utilisons déjà la farine de manioc dans le dosage pour la fabrication du
pain. Son utilisation n’altère pas le goût du pain et passe même
inaperçue. Il faudrait qu’on en informe le consommateur pour qu’il s’en
rende compte. C’est apprécié des clients et, compte tenu de sa
consistance, il peut se conserver pendant plus longtemps que le pain
traditionnel : il peut passer au moins trois jours avant d’être rassis
», explique Jean Claude Yiepnou Kapwa, président national du syndicat
patronal des boulangers du Cameroun.
Pour
parvenir à atteindre de tel rendement et répondre à la demande des
industriels, le Minader mise sur le développement de variétés à hauts
rendements. Ainsi, depuis la création du Pdvrtp en mars 2013, l’une des
activités prioritaires est la mise en place de parc à bois de manioc,
pour cultiver et multiplier les semences. En effet, l’initiative manioc
au Cameroun, selon le Pdvrtp, fait face à des contraintes dont la
principale est l’insuffisance qualitative et quantitative du matériel
végétal que sont les boutures de manioc. Les parcs à bois de manioc sont
ainsi des parcelles de manioc, dont le double but est la conservation
des variétés améliorées et sélectionnées et la multiplication du
matériel végétal devant servir à la mise en place des champs semenciers
de manioc.>>>
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