04 mastodontes mondiaux des opérations portuaires short-listés pour la concession du terminal à conteneurs du Port de Douala
(Investir
au Cameroun) - Après l’appel public international à manifestation
d’intérêt lancé le 18 janvier 2018, afin de recruter un opérateur
portuaire pour la concession du terminal à conteneurs du Port de Douala,
situé dans la capitale économique camerounaise, le Cameroun vient de
short-lister quatre opérateurs sur les 10 ayant postulé. Deux d’entre
eux n’ont jamais opéré en Afrique.
Il
s’agit de Hutchison Port Holdings (HPH),
une entreprise basée à Hong
Kong. Bien que revendiquant un réseau global, cet opérateur ne dispose,
jusqu’ici, d’aucune concession portuaire sur le continent africain.
Filiale à 80% de CK Hutchison Holdings, et à 20% du Singapourien PSA
International, HPH est domicilié dans les îles Vierges britanniques,
territoire généralement présenté comme un paradis fiscal. Depuis une
quinzaine d'années, cette entreprise est classée parmi les premiers
opérateurs mondiaux de terminaux portuaires pour navires
porte-conteneurs, avec une présence plus accentuée en Chine et en Asie,
de manière plus générale.
Pour
éventuellement remplacer le couple Bolloré-APMT, qui contrôle Douala
International Terminal (DIT), l’actuel concessionnaire du terminal à
conteneurs du Port de Douala, le Cameroun a également short-listé Port
of Singapore Authority (PSA International), un autre opérateur portuaire
qui n’est pas présent en Afrique. Mais, qui gère 28 ports dans 16 pays
en Asie, en Europe et en Amérique, avec une capacité globale de 111
millions de conteneurs EVP, et plus de 66 km de longueur de quais.
Viennent
ensuite deux autres entreprises, habituées cette fois-ci des ports
africains. Il s’agit d’abord de DIT, concessionnaire sortant du terminal
mis en compétition (la concession s’achève à la fin de l’année 2019),
qui est un consortium formé par le logisticien français Bolloré Africa
Logistics (BAL) et le Néerlandais APM Terminals.
BAL,
qui opère également le terminal à conteneurs du port en eau profonde de
Kribi (Sud-Cameroun), dans le cadre d’une concession, avec le Français
CMA CGM et le Chinois CHEC, revendique 16 terminaux à conteneurs opérés
sur le continent africain ; tandis qu’APMT Maersk est présent dans 23
pays et gère 42 ports et ports secs, en Afrique et au Moyen-Orient.
Enfin,
parmi les potentiels concessionnaires connaissant bien les ports
africains, il y a Dubaï Ports World (Dp-World), un opérateur dubaïote,
3ème exploitant portuaire mondial exerçant sur 49 terminaux dans le
monde. Jusque-là présente dans quatre pays africains (Algérie, Djibouti,
Mozambique et Sénégal), cette entreprise a vu son contrat sur le port
djiboutien de Doraleh (qu’elle opérait depuis 2006) être résilié par
l’Etat, le 22 février 2018.
«
DP World n’a jamais cherché réellement à développer Doraleh (qui
fonctionnait à 40% de ses capacités), afin de favoriser l’émergence du
port de Dubaï, Jebel Ali. Il s’agissait de restreindre la concurrence en
la contrôlant et de nous limiter au seul marché local et à l’Ethiopie,
quitte à décourager les gros armateurs étrangers de venir fréquenter
notre port. Ils font la même chose à Aden, à Berbera et ailleurs. C’est
du malthusianisme économique à leur seul profit. Nous ne l’acceptons pas »,
a expliqué Ismaïl Omar Guelleh, le chef de l’Etat djiboutien, pour
justifier la rupture de confiance avec cet opérateur portuaire qui
lorgne sur le terminal à conteneurs du Port de Douala, dans la capitale
économique camerounaise.
Brice R. Mbodiam
Commentaires
Enregistrer un commentaire