Protection sociale pour tous
Le
Cameroun entend devenir un pays émergent à l’horizon 2035. Parmi les
objectifs déclinés dans le Document de stratégie pour la croissance et
l’emploi (DSCE), porteur de cette vision – à un terme pas
aussi long qu’on pourrait le croire – figure en bonne place la
réduction de la pauvreté à un niveau acceptable. Notamment à travers
l’amélioration de la protection et de la sécurité sociales. En ce
domaine, l’état des lieux n’est guère reluisant.
N’a-t-on pas estimé à
plus de 80 % la proportion de la population active camerounaise qui
évolue dans le secteur informel et, de ce fait, ne bénéficie d’aucune
protection sociale ? Le système de sécurité sociale en vigueur au
Cameroun ne concerne que les travailleurs salariés détenteurs de
contrats de travail, d’une part, et les fonctionnaires et assimilés
d’autre part. Soit moins de 20 % de la population active occupée. A côté
des régimes de protection gérés par l’Etat et la Caisse nationale de
Prévoyance sociale, il y a bien quelques offres de protection sociale
proposées par les assureurs et les mutuelles. Force est de constater que
les besoins primaires de protection sociale minimale s’avèrent donc
largement insuffisants au Cameroun comme dans bien d’autres pays
africains.
L’extension
de la sécurité sociale aux catégories socioprofessionnelles non encore
couvertes reste l’un des objectifs prioritaires du gouvernement. Le
ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona a
réaffirmé cette option de l’Etat en annonçant, lors de son point de
presse de mardi dernier, la possibilité désormais ouverte de prendre en
charge les assurés volontaires au régime d’assurance pension de
vieillesse, d’invalidité et de décès. Depuis quelques années en effet,
le gouvernement a résolument engagé une série d’actions visant à terme
l’extension de la protection sociale au profit du plus grand nombre de
Camerounais. Dans cette perspective a ainsi été mis en place au
ministère du Travail et de la Sécurité sociale, un comité de pilotage
interministériel chargé de préparer la création de trois structures
devant suppléer la CNPS, à savoir, la Caisse nationale de sécurité
sociale (Cnss), la Caisse nationale des personnels de l’Etat (Cnpe) et
la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam).
En
attendant la création effective de ces structures chargées d’encadrer la
protection sociale du plus grand nombre de Camerounais, l’intervention
du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, dans le cadre de la
communication gouvernementale, est d’autant plus opportune qu’elle met
en lumière les options de protection sociale qui s’offrent d’ores et
déjà aux catégories socioprofessionnelles non encore couvertes. Ces
possibilités sont aménagées par le décret du Premier ministre signé le
13 août dernier, qui fixe les conditions et les modalités de prise en
charge des assurés volontaires au régime d’assurance pensions de
vieillesse, d’invalidité et de décès. Ce décret est venu ouvrir la
possibilité d’appliquer la loi instituant un régime d’assurance pension
vieillesse et indemnité de décès et ses modificatifs subséquents qui
prévoient le cas du travailleur qui ne remplit pas les conditions
d’affiliation aux régimes de l’Etat ou de la CNPS.>>>
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