Ce qui exclut l’Afrique de la Mondialisation

Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune, 24-08-2014
Sujet d’une conférence animée vendredi à Yaoundé par le Dr Hicham El Moussaoui, économiste Marocain.
Vous êtes surement déjà tombés sur un produit de marque française ou américaine, portant la mention Made in China. C’est cela, un exemple concret de ce qu’on appelle mondialisation, selon le Dr Hicham El Moussaoui, PH.D en économie et maître de conférences à l’université Sultan Moulay Slimane du Maroc
. A l’invitation de la Fondation Paul Ango Ela, l’expert en économie a animé une conférence vendredi dernier au siège de cette organisation à Yaoundé. Thème de la présentation : « Afrique et mondialisation ». D’emblée, l’orateur indexe le manque de concurrence. En Afrique il n’y a que des monopoles. Ailleurs pourtant, on dénombre plusieurs multinationales en place, ce qui favorise la compétition, comme exige le concept de mondialisation ».
Pour Hicham El Moussaoui, « la première vraie raison de l’exclusion de l’Afrique est son économie, portée par le secteur informel. Aussi, l’Afrique n’attire pas beaucoup les investisseurs. En 2011, le niveau cumulé d’investissement du contient était de 2,8% alors que la France à elle seule avait 6%. En 2013, l’Afrique était à 4% tandis que la chine faisait près de 10% », regrette l’économiste. Autre constat, la part de l’Afrique dans la balance du commerce mondial, « à peine 3%, à cause du manque de diversité. En général, on n’exporte que les mêmes produits primaires, notamment le pétrole et on ne vend qu’à l’Union européenne. Si elle entre en crise, on plonge, si les coûts de nos produits baissent, nous sommes en crise. Il est temps qu’on cesse d’être le verger de la métropole pour proposer des produits transformés, même entre nous africains », conseille-t-il.
Autre chose, et non des moindres, la fracture numérique. En Afrique, on compte quatre internautes sur 100 habitants, alors que la moyenne mondiale est de 23/100. « Lorsqu’on n’a pas l’information, on ne peut pas compétir et donc, on n’a pas de place dans la mondialisation ». Il n’est pas trop tard pour des réformes positives

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