La Banque des PME à l’heure des grandes attentes
Par Olivier OKOLE, Cameroon Tribune, 10-06-2014
Après la désignation vendredi dernier de ses tout premiers dirigeants, l’institution est au starting-block.
Les
tout premiers dirigeants de la Banque camerounaise des PME (BC-PME SA.)
ont été désignés vendredi dernier, au cours d’un Conseil
d’administration de l’institution. De source proche du Minfi, cette
ultime étape, après l’aménagement pas loin de l’ancien cinéma Abbia à
Yaoundé des locaux devant abriter la banque, marque le véritable début
du projet. Il est question aujourd’hui, toujours selon notre source, de
procéder à des acquisitions d’urgence, notamment un système
d’information fiable, de même qu’au recrutement du personnel et à
quelques autres réglages et dispositions utiles, avant le début effectif
des opérations, qui mettront en lumière une institution face à de
nombreux défis.
Les
experts de l’Institut national de la statistique (INS) estiment en
effet que les petites et moyennes entreprises (catégorie qui regroupe
les entreprises n’excédant pas 100 employés et ayant un chiffre
d’affaires de moins d’un milliard de F) représentent autour de 90% du
tissu économique national. Paradoxalement, elles ne participent qu’à
environ 35% au produit intérieur brut (PIB) du pays.
Une des
raisons couramment évoquée pour justifier cette faiblesse, c’est le
difficile accès aux financements. Selon les résultats du recensement des
entreprises publié par l’INS en novembre 2011, « pour 37% des chefs
d’entreprises, la difficulté d’accès au crédit est un obstacle à leur
développement. Toutefois, cet obstacles est plus ressenti par les très
petites entreprises TPE et les PME, que par les grandes entreprises ».
Ce
constat justifie tous les espoirs qui reposent sur la BC-PME SA., une
promesse du chef de l’Etat lors du Comice agropastoral d’Ebolowa en
2011. Elle se positionne en effet comme un instrument stratégique, qui
devra financer l’émergence d’un petit entrepreneuriat efficace et
productif. Sa mission principale étant de financer les PME. Seulement,
comme le faisait remarquer Agnès Ndoumbe Mandeng il y a déjà quelques
mois, les uns et les autres ne doivent pas perdre de vue le fait que la
BC-PME SA., est avant tout une banque, qui donne des crédits, et qui
doit se faire rembourser…
Cette
remarque interpelle les consciences, sur la nécessité et les conditions
de la pérennisation de l’institution naissante. De l'avis des
spécialistes, cette survie dépendra de la qualité de ses clients. Il
faudra sélectionner des projets fiables, bancables et matures. Des
exigences qui ne sont pas encore des plus communes dans le petit
entrepreneuriat au Cameroun. C'est à ce niveau que devra intervenir
l'encadrement, à travers des institutions comme l'Agence de promotion
des PME. De même, les experts s’accordent pour dire qu’en amont, la
BC-PME SA. elle-même devra se munir d'un plan d'action sérieux, d'un
personnel compétent, d'outils de travail éprouvés, d'un système
d’information fiable, d'un système de gouvernance transparent, qui
intègre l'appréciation, le suivi et l'évaluation.
Commentaires
Enregistrer un commentaire