CTO : comment trouver et manager son associé technique
Amaury Khelifi, spécialisé dans l'accompagnement des start-up, donne les
clefs pour instaurer une bonne relation avec son associé technique.
Avoir la bonne idée, un business plan qui
tient la route… mais être totalement dépourvu de compétences techniques
pour les mettre en oeuvre est une réalité partagée par de nombreux
entrepreneurs au moment de lancer leur start-up.
Il faut alors trouver
le bon associé technique. Et le chemin peut s'avérer
semé d'embûches, avec notamment des écarts de prix importants entre les
différents prestataires et une question : à qui faire confiance ?
Amaury Khelifi conseille et accompagne les
startuppeurs dans la conception et le développement de leur projet. Il a
mené à bien plus de 75 projets en trois ans. Selon
lui, la perle rare se trouve souvent au sein de son réseau ou au gré de
rencontres lors de week-end ou de soirées spécialisés. « Il faut trouver la bonne personne avec les compétences voulues, tout en prenant en compte l'ego parfois fort des développeurs », détaille le conseiller. Et de poursuivre : « Dans le cas d'une start-up, il y a une double contrainte : réduire les coûts tout en accélérant le projet ».
En management
, quelques règles s'imposent. «
Quand on ne connaît pas la personne, il convient de définir dès le
début de la relation les conditions de sortie ainsi que le cadre de
l'association, tout en fixant les objectifs et le temps investi pour un
free-lance
», assure en premier lieu Amaury Khelifi. Quant au profil, en plus de ses compétences, l'associé technique doit «
impérativement disposer d'une bonne connaissance du marché du produit ou service futur
».
Se protéger et ménager les susceptibilités
Par ailleurs, «
il faut s'assurer de la propriété de tout ce qui est créé, en
définissant dans le contrat du développeur qu'il cède ses droits
d'auteur de code source à l'entreprise
», insiste Amaury Khelifi. Un point fondamental afin de ne pas perdre la paternité du projet, si d'aventure la relation avec le développeur devait prendre fin.
Une fois le travail en marche, il est nécessaire d'avoir une vision sur tout ce qui est fait par le technicien. «
Des outils dans l'esprit de Google Drive ou Dropbox permettent de
contrôler chaque ligne du code source et de définir les accès. Tout ce
que fait le développeur est enregistré. Ainsi, s'il y a un changement,
le nouvel arrivant pourra reprendre le travail là où son prédécesseur
s'est arrêté
», précise Amaury Khelifi.
Autre point indispensable dans sa relation
avec l'associé technique : s'assurer qu'il ne perd pas de temps. Un
spécialiste peut avoir tendance à vouloir tout créer alors que certaines
solutions existent déjà. «
On ne va pas réinventer la roue. Il ne faut pas hésiter à demander à
son développeur de prendre le recul nécessaire et d'accepter d'utiliser
ce qui peut exister. C'est un gain de temps énorme. »
Reste l'élément central de la bonne entente entre le côté business et technique de l'association : les rapports humains. «
Les techniciens parlent cinq à huit heures par jour à leur ordinateur. Ils n'ont jamais tort, ce sont un peu des divas
», s'amuse Amaury Khelifi en caricaturant le trait. Manager les susceptibilités
se révèle alors fondamental pour mener à bien le projet, tout en
prenant déjà une grande dose d'expérience en termes de management. La
première étape d'un succès futur.
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