Le PM pour un plan d’urgence sur la Décentralisation
Face
aux lenteurs dans les transferts et la mobilisation des ressources liées
au processus, Philemon Yang prescrit des mesures urgentes.
Leurs
craintes au sortir des assises de la première session annuelle du
Conseil national de la Décentralisation (CND) jeudi dans la salle des
conseils des services du Premier ministre semblaient réelles.
Les
magistrats municipaux, par la voix d’Emile Andzé Andzé, président des
Communes et villes unies du Cameroun (CVUC), ont soulevé les difficultés
que pourraient éprouver les communes à boucler convenablement leur
budget en raison de la baisse de certains impôts et taxes qui
constituaient jusque-là la principale source de revenus de ces entités.
Quand on y ajoute les observations de Philemon Yang à l’ouverture des
travaux sur certaines lenteurs observées, on pouvait aisément les
comprendre. Le Premier ministre, chef du gouvernement, par ailleurs,
président du CND, a rappelé les contraintes auxquelles il convient
rapidement d’apporter des solutions. « L’on déplore malheureusement
encore des hésitations dans l’observance du calendrier des transferts de
toutes les compétences concernées en 2015. En outre, le transfert des
dotations budgétaires aux communes ne connaît pas toujours la
mobilisation effective et régulière souhaitée », a-t-il regretté. Le
président du CND a dès lors préconisé des mesures urgentes. « Ces
limites au processus de décentralisation et bien d’autres doivent
trouver des solutions idoines dans le cadre d’un plan d’urgence
régulateur. »
Pourtant
des deux exposés présentés par le ministre de l’Administration
territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, sur l’état
d’avancement du processus depuis les travaux de septembre 2013 et celui
de son collègue des Finances, Alamine Ousmane Mey, portant sur « La
mobilisation effective au profit des communes et communautés urbaines,
des ressources à elles transférées au titre de l’exercice 2013 et
provisions budgétaires en la matière au titre de l’exercice 2014 », il
ressort que de nombreux efforts ont été accomplis. Le MINFI a ainsi
relevé que depuis la mise en œuvre de la loi portant fiscalité locale,
l’institution du bulletin d’émission unique et le paiement unique, « les
recettes des collectivités et du FEICOM ont connu une forte
progression. » Indiqué qu’elles sont passées de 45 milliards de F en
2010 pour atteindre le chiffre de 137 milliards de F en 2013, soit une
progression de plus de 200% en quatre ans. Alamine Ousmane Mey a relevé
que pour la même période, le Trésor public a reversé aux collectivités
territoriales décentralisées au titre des recettes directes, 50,5
milliards de F sur les près de 53 milliards prévus. En ce qui concerne
les recettes soumises à péréquation, au rang desquelles les centimes
additionnels communaux (CAC), elles ont été reversées à hauteur de 53,7
milliards de F sur un total de 84 milliards. En ce qui concerne
l’exercice budgétaire en cours, les prévisions semblent encore
meilleures.
La dotation générale de la décentralisation (DGD) a été fixée à 10
milliards de F contre 7,5 pour 2013, alors que les crédits transférés
par les ministères sectoriels devraient connaître une augmentation de 16
milliards de F pour culminer à 47,3 milliards. S’agissant de la
fiscalité locale, les résultats enregistrés pour le seul premier
trimestre de l’année en cours, 67,2 milliards, représentent 47% de
l’objectif annuel.
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