Exécution du BIP 2014: un léger mieux
Alors
que nous avons entamé le septième mois de l’année 2014, seconde année
d’expérimentation du budget programme, les observateurs s’interrogent
sur le niveau d’exécution du Budget d’investissement public (BIP). Cette
préoccupation est fondée sur le fait que le BIP, à côté de
l’investissement privé, est l’un des moteurs de la croissance économique
et de la création des richesses. Les ressources du BIP sont
massivement dédiées au financement des grands projets structurants
(routes, barrages hydro-électriques, port en eau profonde de Kribi ….)
ainsi qu’aux micro-projets sociaux (salles de classe, forages et
puits, centres de santé) pour améliorer les conditions de vie des
populations. Pour y parvenir, le gouvernement a vraiment mis le paquet
cette année. En effet, les crédits ouverts au titre du BIP 2014 sont de
1150 milliards de F en Autorisations d’engagement (montant total des
marchés à passer dans l’année) et 1 000 milliards de F en Crédits de
paiement (plafond des paiements à effectuer sur la base du niveau de
réalisation physique des marchés). Sur une enveloppe budgétaire totale
de 3 312 milliards de F, la barre symbolique des dépenses
d’investissement de 1000 milliards de F a donc été franchie, contre 957
milliards de F en
2013.
Cet
exercice 2013 a été également marqué par l’implémentation de la double
réforme budgétaire (première année d’entrée en vigueur du
budget-programme) et du système des marchés publics. Cette concomitance a
impacté négativement sur l’exécution du BIP avant la période
complémentaire. Pour atteindre les objectifs fixés cette année, le
ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du
territoire, Emmanuel Nganou Djoumessi, a organisé, dès le 8 avril
dernier, sur une quinzaine de jours, une mission d’évaluation de
l’effectivité du lancement de l’exécution du BIP 2014 au terme du
premier trimestre. Cela, aux niveaux central et déconcentré, afin de
garantir une exécution optimale du BIP au cours de cet exercice. Les
termes de référence de cette opération portaient sur au moins trois
points. D’abord, l’évaluation du processus d’exécution du BIP 2014, à
travers le processus de passation des marchés publics aux niveaux
central et déconcentré, puis, l’effectivité des évolutions de
l’Application informatique PROBMIS de gestion du budget de l’Etat,
telles qu’édictées dans la Circulaire relative à l’exécution du budget
2014. Ensuite, le suivi de la mise en œuvre du Programme
d’investissement prioritaire issu des aspirations des populations à la
base. En troisième lieu, la facilitation au niveau des nouveaux Comités
locaux de suivi de l’exécution du BIP 2014, relativement au décret du
Premier ministre, chef du gouvernement du 13 septembre 2013 portant
création, organisation et fonctionnement des Comités de suivi de
l’exécution physico-financière de l’investissement public. L’objectif
général poursuivi par cette mission était de contribuer à l’accélération
de l’exécution du BIP 2014, tant au niveau central que déconcentré.
Ceci intervient dans un contexte où le gouvernement a élaboré un projet
de Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique, qui
prévoit le relèvement à très court terme du taux de croissance de
l’économie au-dessus de 6% à partir de 2014. Pour y parvenir, le MINEPAT
prévoit d’améliorer le taux d’exécution du BIP pour le porter à un
niveau supérieur à 90%. Cela n’est possible que s’il y a un suivi étroit
de l’exécution du BIP à travers notamment le respect et surtout la
compression des délais de contractualisation des projets ; l’encadrement
rigoureux des acteurs de la chaîne de passation des marchés ;
l’institutionnalisation d’un cadre de concertation MINEPAT, MINFI et
MINMAP pour une revue mensuelle de la programmation et de l’exécution
des marchés publics ; l’amélioration de la maturation des projets, à
travers la mise en place effective du Bureau d’études et de maturation
des projets.
Premières
tendances
La
batterie de mesures prises cette année (lancement du BIP à temps,
publication à bonne date du journal des projets, conférences de
programmations et autres) pour inverser la tendance à la
sous-consommation du BIP porte déjà des fruits. De source proche du
dossier au MINEPAT, il est relevé que le niveau d’exécution du BIP au 30
avril 2014 en ressources internes se présente comme suit. En
engagement : 248,99 milliards de F sur une dotation de 710,43 milliards,
soit un taux de 35%. En liquidation : 84,14 milliards de F soit 12%
comparé à la dotation et 33,80% comparé aux engagements contre une
exécution faible à la même période de l’année passée du fait des
difficultés de mise en place du nouveau système des marchés publics et
des lenteurs liées à l’implémentation d’une nouvelle application
informatique de gestion de la dépense publique.>>>
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