« Nous allons chercher le transfert des compétences et des technologies »

Marcel Yondo, président du Comité d’organisation des Journées économiques, industrielles et commerciales du Cameroun en Chine.
(Cameroon Tribune) Depuis plusieurs mois, on parle des Journées économiques, industrielles et commerciales du Cameroun en Chine (JEICAC). Qu’est-ce que les opérateurs économiques camerounais vont proposer en Chine ?
L’un des objectifs des JEICAC est de renforcer
le partenariat entre les secteurs privés camerounais et chinois. Ce besoin est manifesté par les autorités chinoises et leurs différentes institutions. C’est aussi l’occasion pour nous d’exposer notre potentiel économique à travers toutes les opportunités que regorge notre pays, mais qui manque malheureusement de moyens techniques, financiers, technologiques et l’expertise que nous pourrons trouver en Chine. Malgré la jeunesse de notre industrie, nous voulons exposer les divers produits made in Cameroon pendant ces journées. En vérité, nous y allons pour rechercher ce dont le Cameroun a prioritairement besoin pour concrétiser son émergence : le transfert des compétences et des technologies, les équipements modernes, les financements et l’accompagnement technique de nos opérateurs économiques dans tous les secteurs d’activités porteurs. Nous reconnaissons toutes les défaillances de notre processus de développement. Elles sont techniques, technologiques, infrastructurelles et financières. À tout cela, nous pouvons trouver des solutions adéquates en Chine, car les chinois sont vifs en affaire.
Qu’est-ce que le Cameroun peut attendre d’un tel évènement en termes de retombées économiques ?
Les retombées éventuelles sont multiples et inestimables pour le Cameroun et les opérateurs économiques qui y participeront. Nous avons déjà identifié des industries et organisations chinoises qui sont disposées à fournir des équipements, des machines diverses ou des usines clés en main à tout entrepreneur camerounais qui en aurait besoin avec seulement 30% du financement. Les 70% devant être payés à partir du cinquième mois et par mensualité. Ce qui constitue une aubaine pour notre économie. C’est une sorte de leasing qui permettra à notre pays de créer des usines dans toutes nos nous moderniserons notre outil de production, c’est l’intensification des parts de marchés du made in Cameroon sur le marché continental et pourquoi pas mondial. A condition que nos produits respectent les normes internationales et soient compétitifs. Et si nous réussissons à glaner des parts de marché en Chine, c’est une bouffée d’oxygène pour notre économie, car c’est un vaste marché pas toujours évident de satisfaire. A ce volet, il faut ajouter la formation, puisque la Chine est en avance dans tous les secteurs et domaines de la formation. Faute d’expertise technique, nous ne produisons pas toujours selon les besoins du marché. Nous continuons à faire du bayam-sellam et à consommer ce que nous ne produisons pas. C’est l’occasion d’amorcer la réflexion à travers les JEICAC et de développer de nouvelles filières qui permettront désormais de produire pour notre marché et pourquoi pas le marché international, dont la Chine.
Dans le cadre du transfert de technologie, y a-t-il des garanties que les équipements en provenance de la Chine seront de qualité en fonction du pouvoir d’achat des Camerounais ?
Les JEICAC 2018 voudraient justement frayer le chemin à une coopération sino-camerounaise ancrée sur le transfert des compétences. La formation est l’un des secteurs prioritaires des JEICAC. Nous nous réjouissons à ce sujet que les départements ministériels (Enseignement supérieur, Emploi et formation professionnelle) en charge de ce domaine aient marqué leur accord pour ce grand rendez-vous. Le ministre de l’Enseignement supérieur a notamment instruit à toutes les universités, grandes écoles et autres structures de formation d’examiner la possibilité de participer aux JEICAC, pour nouer des partenariats avec les universités techniques chinoises. Ils pourront également revenir créer des nouvelles filières de formation dans nos facultés, car l’émergence d’un pays ne se fait pas seulement avec des généralistes, des licenciés en droit ou des professeurs de lycée. L’émergence se fait surtout avec des techniciens de haut niveau. Relativement à la qualité des équipements ou machines en provenance de Chine, il faut relever que la Chine est devenue le laboratoire du monde. Tous les pays ou presque produisent certains de leurs équipements high-tech en Chine du fait de sa main-d’œuvre moins chère et des prouesses techniques et technologiques de celle-ci. A partir de ce moment, elle produit pour tous les marchés y compris les plus exigeants et pour toutes les bourses. Donc si nos compatriotes vont chercher le moins cher pour avoir plus de profit, ce n’est pas le marché chinois qui le leur impose. Lorsque vous recherchez la qualité, vous la trouvez et c’est ce que nous encourageons pendant les JEICAC. D’ailleurs, dans le cadre des JEICAC, nos partenaires viendront implanter différentes usines avec des garanties conséquentes, y compris la formation des techniciens locaux au maniement et à l’utilisation des équipements.
Gibrile KENFACK TSABDO

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