Une nouvelle vision pour l'avenir des médias africains

Par Grégoire DJARAMAILA, Cameroon Tribune
Résultat de recherche d'images pour "l'avenir des médias dans les pays africains cameroun"Le forum sur l’avenir des médias ayant réuni 42 journalistes du 2 au 24 mai dernier, au Caire en Egypte mécanise une peinture positive de l’Afrique.

« Nous avons des défis communs à relever, nous devons être unis dans la diversité pour défendre nos intérêts communs et peser dans les négociations internationales ». Malgré le choc que charrie le crash de l’avion d’Egyptair,
le ministre égyptien des Affaires étrangères s’est aménagé un temps pour venir partager sa vision africaine avec les participants au forum sur l’avenir des médias africains. Sameh Shoukry était la dernière personnalité égyptienne à entretenir les responsables des médias africains réunis au Caire pour discuter de l’avenir des médias africains.  En recevant leurs attestations de participation le 24 mai dernier, les 42 journalistes venus de 22 pays africains ont été suffisamment abreuvés du discours sur une vision positive de l’Afrique. Du 2 au 24 mai 2016, les responsables des médias africains ont partagé leurs expériences autour du thème: « l'avenir des médias dans les pays africains ». Organisée par l’Agence égyptienne de partenariat pour le développement, cette rencontre a alterné communications magistrales faites par des officiels égyptiens, partage d'expériences, rencontres professionnelles et visites de terrain. La visite au pied des pyramides, à la Mer rouge, au Canal de Suez, à la Maison de production des films (Media Production City), à la station de satellite (NILESAT) ont permis aux participants d’apprécier la montée en puissance de ce pays classé aujourd’hui parmi les économies émergentes. La rencontre avec le Cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam de la mosquée du Caire Al-Azhar (principal centre théologique du sunnisme dans le monde)  et avec le pape d'Alexandrie et patriarche de l'Église copte orthodoxe a édifié les visiteurs sur la bonne cohabitation entre l’islam et le christianisme dans ce pays où les deux obédiences comptent parmi les piliers de l’Etat. L’Etat égyptien a mis à profit cette rencontre des journalistes africains pour des actions de marketing-nation. Cela consistait d'une part à donner sa vision sur des enjeux majeurs de l’heure tels que la sécurité, le vivre-ensemble égyptien, le développement, l’éco-tourisme, la gouvernance, etc. Ces thématiques sont généralement traitées par les médias occidentaux sous un prisme déformant. Avant de quitter cette ville mythique aux mille lumières, les participants se sont engagés à adopter une vision africaine dans le traitement de l’information. Ils se sont résolus à s’opposer à la vision condescendante des médias du Nord qui perçoivent le continent noir comme un parc naturel et leurs habitants — immuables depuis la nuit des temps comme hantés par de vieux démons. En clair, il est question pour les médias africains de s'approprier désormais leur actualité et de donner une information qui pourra contribuer à bâtir et non à détruire. Ils ont chargé le gouvernement égyptien à mener un plaidoyer auprès des autres pays africains pour doter les médias africains des moyens matériels et financiers adéquats, à faciliter l’accès des journalistes africains aux sources d’information et à améliorer le statut social du journaliste. Ensemble, ils ont fait le constat que l’Afrique ne doit pas être réduite au Sida, à la pauvreté, aux conflits, à la misère etc. La déclaration du Caire exhorte au retour de la « fierté d’être africain » et souligne que  « l’Afrique peut aussi contribuer à la production de valeurs universelles partagées ». A travers l’organisation de telles rencontres, l’Egypte entend contribuer à renforcer son rôle sur la scène africaine.

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